Bon, je viens enfin de prendre le temps de me mater ce film que j'avais eu la flemme d'aller voir au ciné.
Donc je suis globalement satisfait, voire meme tres satisfait par certains cotés, agréablement supris, mais aussi déçu par certains points particulièrement abscons (l'epilogue du film en fait).
Je ne suis pas un fan des films tournés en DV d'habitude, mais je dois dire que là, Danny Boyle a donné une identité graphique au film exceptionnelle, particulièrement durant les passages violents, où les effets "stroboscopiques" seyent particulièrement bien à l'apreté et au coté expéditif de certains exécutions. La premiere du film où on voit la nana pluvériser son pote, sans sommation envers le spectateur, en est le meilleur exemple. Ca surprend agréablement ce genre de parti-pris, ce coté sans concessions, meme dans une petite production.
Danny Boyle s'offre le luxe de qqes plans dans un Londres déserté assez géniaux, mais aussi en campagne, dont un plan vraiment magnifique sur l'autoroute avec les éoliennes en arrière-plan.
Visuellement, c'est donc une réussite totale, et meme si le passage sur DVD nous donne une image parfois riche en pixels malvenus, on excuse bien volontiers ces qqes défauts tant l'effet graphique obtenu avec la DV est vraiment bien exploité.
Concernant l'histoire, le film souffre de certains longueurs et d'un manque de rythme dans son deuxieme tiers assez dommage. Ca papote pas mal, ca pique nique, et on pourrait finir par perdre le fil de l'histoire. Les qqes passages "violents" de ce morceau ont beau servir à renforcer le coté imprévisible des débarquement de zombis, ca gache un poil l'ambiance.
L'arrivée au chateau avec les militaires est elle aussi un brin poussive, mais fort heureusement, l'affrontement final est un chef d'oeuvre de maitrise visuelle et spatiale. Il a beau faire nuit et pleuvoir comme vache qui pisse, on sait tjs exactement où est qui, qui fait quoi, où il va, d'où il vient. Allié à une musique très "ambiant" en parfaite adéquation avec le sujet, générant un crescendo dans le déchainement de violence assez jouissif, et là encore sans concessions de la part du réalisateur.
Le personnage de Jim prend d'ailleurs toute sa dimension lors de ce passage d'une facon magistrale, et le désormais moins inconnu Cillian Murphy a de beaux jours devant lui au cinéma. Chritstopher Eccelston, un habitué de chez Danny Boyle fait lui aussi une apparition sympathique bien que moins mémorable que le psychopathe de Petits meurtres entre amis.
Là où le bât blesse, c'est la fin. Cet épilogue guimauve à la mords moi le noeud m'a désarçonné en allant en contradiction totale avec ce qui était développé dans le film. Comme il a été dit précédemment dans le topic, le coup de machette malencontreux quand il vient libérer Selena aurait été parfait de noirceur. Mais non. Au lieu de ca, on nous pond un happy end inutile et hors sujet. Et ce n'est pas la fin alternative présente sur le DVD qui sauvera les meubles car au moins aussi peu justifiée que celle du film.
Par ailleurs, pour un film de zombis, je m'attendais à voir des déferlements de monstres baveux, et au lieu de ça, Danny Boyle nous distille leurs apparitions avec parcimonie, générant a moitie un effet d'attente et a moitie une frustration un peu gênante. Fort heureusement, il profite de ce déficit de zombis pour nous offrir un monument de cynisme et de noirceur avec le final où le chef décide dans son infinie bonté de récupérer les femmes pour le simple plaisir lubrique de quelques soldats, achevant par là meme la reflexion sur la nature auto-destructrice de l'être humain. Vous allez peut-être me dire que je débarque avec mes gros sabots, car c'est là un précepte essentiel du film de zombis, mais comme c'etait le premier film de ce genre que je voyais, je me considère comme excusé. Ce n'etait pas vraiment ma tasse de thé jusqu'ici. - oui, jai des lacunes, mais que voulez vous, Rome ne s'est pas faite en un jour -
Mais je me soigne.
Pour finir, le film m'a énormément fait penser de par son cadre (notamment la campagne anglaise et le cottage qu'on voit à la fin), son pitch de base (la contamination virale), et bien évidemment aux enjeux qui y sont développés, au livre
La mort blanche, de Frank Herbert (oui, celui qui a écrit Dune).
Rapidement, il s'agit de l'histoire d'un scientifique, qui, fou de douleur après avoir perdu sa femme et sa fille dans un attentat de l'IRA, développe pour se venger un virus ne tuant que les femmes. Virus qui bien évidemment se répand , etc etc. Ce qui est intéressant, c'est la tournure que prennent les choses à la fin du bouquin (et qui sont similaires a certains aspects du film - a savoir assurer la survie de l'espèce), et sans vouloir trop en dire, qui annoncent de façon +/- ouverte le reste de l'univers de Frank Herbert tel qu'on le rencontrera dans Dune.
Je ne saurais donc que vous encourager à lire ce livre atypique, mais dans la continuité de l'oeuvre de Herbert, si le coeur vous en dit
28 Days Later :
7/10