Le BAO
Modérateur : dino VELVET
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Bien, j'ai vu 21 grams ce midi, je vais donc pourvoir rendre ma copie...
Personne n'aurait un dictionnaire des synonymes spécialisé dans les superlatifs ? Passke va falloir que je renouvèle mon stock personnel après 21 grams. Enfin bon, trêves de tergiversations...
Amores Perros - Amours chiennes
Deuxième film d'Innaritu, Amores Perros parle comme 21 grams de destins croisés, après un téléscopage (au propre comme au figuré) au détour d'un carrefour, entremêlant les destins, tout en dressant ici un tableau assez révélateur de la société mexicaine. Les personnages passent sans cesse de l'amour à la haine, chacun cherchant à vivre ou à survivre aux dépends des autres, et dont le seul dénominateur commun est leur relation avec leur chien, plus sincère et plus simple que celles avec leur concitoyens ou leurs familles.
Il fait se cotoyer trois couches sociales, de trois générations différentes, des jeunes des couches populaires, un couple aisé et un vieux SDF, synthétisant en une seule histoire tricéphale la vie imaginée/rêvée/oubliée d'un même individu, comme s'il fantasmait en parrallèle les trois âges d'un meme couple, ou le passé/avenir d'un des personnages.
Filmé en plein coeur de Mexico, dans le style repris dans 21 grams, image granuleuse, tons brûlés, caméra sur l'épaule, on ressent l'aspect magma urbain en ébullition de la ville, sorte d'hydre tentaculaire, à l'emprise implacable, faisant se cotoyer les plus riches et les plus pauvres sans que personne ne trouve à y redire, générateur de tensions sociales difficiles à assimiler.
Un film dur, violent au demeurant, bien plus que 21 grams par exemple, sans concessions envers la société mexicaine, et qui m'a donné l'occasion de retourner respirer l'atmosphère des rues de Mexico deux heures durant.
8,5/10
21 grams
Assurément le choc ciné de ce début d'année. Un film assez exceptionnel à mon sens, porté par un trio d'acteurs fantastiques. Je ne chercherai pas à savoir lequel des trois est le meilleur, cela serait assez vain et futile. A vrai dire, en compétition à Cannes, ils hériteraient sûrement d'un prix d'interprétation conjoint voire collégial. Sean Penn délaisse enfin les rôles de durs à cuire qu'il a l'habitude d'incarner, Benicio del Toro a encore pris du galon depuis Traffic, et Naomi Watts asseoit son futur statut de superstar depuis ses débuts fulgurants dans Mulholland Drive.
Filmant caméra sur l'épaule, travaillant énormément son image, Innaritu reprend les méthodes développées dans Amores Perros en déstructurant sa narration, meme si c'est moins prononcé et cloisonné dans 21 grams que dans ce dernier. Cela ne gène cependant en rien la compréhension d'une histoire d'une grande finesse. On en devine rapidement les grandes lignes : ce qui s'est passé, la façon dont évoluent les personnages, et la conclusion +/- annoncée du film, mais qui sonne juste au demeurant.
Après un événement dramatique, chacun cherche à redonner un sens à sa vie, à retrouver des repères, ballotés par leur mal de vivre, cherchant à porter qui son chagrin, qui ses doutes, et pour tous le poids de leur culpabilité, quelle que soit son origine.
Un film viscéral qui m'a personnellement un peu chamboulé.
Ils vont manquer de place aux prochains Oscars pour récompenser tout ce petit monde.
9,5/10
La parenté entre les deux films est dont évidente, surtout dans la mise en scène et la réalisation, et même si le canevas semble identique, il y a une dimension sociale dans Amores Perros inexistante dans 21 grams. Ce n'est pas une critique, juste une constatation. Là où le premier se permet un tableau jetant un éclairage très cru sur la violence ordinaire de la société mexicaine, le second est beaucoup plus ramassé sur lui-même, centré autour de ses trois personnages principaux, plus introspectif sur le sens à donner à sa vie après un accident fortuit mais dévastateur et évitant le piège de la vengeance personnelle avec une maestria qui fait plaisir à voir.
Deux grands films donc, par un réalisateur de talent dont je suivrai désormais le travail avec attention.
Merci Rocka
Je vais donc passer le relai à mercu, à qui je propose :
- Ciné : Chère Martha
- Ciné : Blueberry
- DVD : Confessions d'un homme dangereux
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Amores Perros - Amours chiennes
Deuxième film d'Innaritu, Amores Perros parle comme 21 grams de destins croisés, après un téléscopage (au propre comme au figuré) au détour d'un carrefour, entremêlant les destins, tout en dressant ici un tableau assez révélateur de la société mexicaine. Les personnages passent sans cesse de l'amour à la haine, chacun cherchant à vivre ou à survivre aux dépends des autres, et dont le seul dénominateur commun est leur relation avec leur chien, plus sincère et plus simple que celles avec leur concitoyens ou leurs familles.
Il fait se cotoyer trois couches sociales, de trois générations différentes, des jeunes des couches populaires, un couple aisé et un vieux SDF, synthétisant en une seule histoire tricéphale la vie imaginée/rêvée/oubliée d'un même individu, comme s'il fantasmait en parrallèle les trois âges d'un meme couple, ou le passé/avenir d'un des personnages.
Filmé en plein coeur de Mexico, dans le style repris dans 21 grams, image granuleuse, tons brûlés, caméra sur l'épaule, on ressent l'aspect magma urbain en ébullition de la ville, sorte d'hydre tentaculaire, à l'emprise implacable, faisant se cotoyer les plus riches et les plus pauvres sans que personne ne trouve à y redire, générateur de tensions sociales difficiles à assimiler.
Un film dur, violent au demeurant, bien plus que 21 grams par exemple, sans concessions envers la société mexicaine, et qui m'a donné l'occasion de retourner respirer l'atmosphère des rues de Mexico deux heures durant.
8,5/10
21 grams
Assurément le choc ciné de ce début d'année. Un film assez exceptionnel à mon sens, porté par un trio d'acteurs fantastiques. Je ne chercherai pas à savoir lequel des trois est le meilleur, cela serait assez vain et futile. A vrai dire, en compétition à Cannes, ils hériteraient sûrement d'un prix d'interprétation conjoint voire collégial. Sean Penn délaisse enfin les rôles de durs à cuire qu'il a l'habitude d'incarner, Benicio del Toro a encore pris du galon depuis Traffic, et Naomi Watts asseoit son futur statut de superstar depuis ses débuts fulgurants dans Mulholland Drive.
Filmant caméra sur l'épaule, travaillant énormément son image, Innaritu reprend les méthodes développées dans Amores Perros en déstructurant sa narration, meme si c'est moins prononcé et cloisonné dans 21 grams que dans ce dernier. Cela ne gène cependant en rien la compréhension d'une histoire d'une grande finesse. On en devine rapidement les grandes lignes : ce qui s'est passé, la façon dont évoluent les personnages, et la conclusion +/- annoncée du film, mais qui sonne juste au demeurant.
Après un événement dramatique, chacun cherche à redonner un sens à sa vie, à retrouver des repères, ballotés par leur mal de vivre, cherchant à porter qui son chagrin, qui ses doutes, et pour tous le poids de leur culpabilité, quelle que soit son origine.
Un film viscéral qui m'a personnellement un peu chamboulé.
Ils vont manquer de place aux prochains Oscars pour récompenser tout ce petit monde.
9,5/10
La parenté entre les deux films est dont évidente, surtout dans la mise en scène et la réalisation, et même si le canevas semble identique, il y a une dimension sociale dans Amores Perros inexistante dans 21 grams. Ce n'est pas une critique, juste une constatation. Là où le premier se permet un tableau jetant un éclairage très cru sur la violence ordinaire de la société mexicaine, le second est beaucoup plus ramassé sur lui-même, centré autour de ses trois personnages principaux, plus introspectif sur le sens à donner à sa vie après un accident fortuit mais dévastateur et évitant le piège de la vengeance personnelle avec une maestria qui fait plaisir à voir.
Deux grands films donc, par un réalisateur de talent dont je suivrai désormais le travail avec attention.
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Je suis vraiment content que ça te plaise car pour moi Amours chiennes est un film magnifique par trop méconnu, je v voir 21 grams demainZorg a écrit :J'insiste.Rockatansky a écrit :De rienZorg a écrit :Merci Rocka
Clear Eyes, Full Hearts Can't Lose !
« S’il est vrai que l’art commercial risque toujours de finir prostituée, il n’est pas moins vrai que l’art non commercial risque toujours de finir vieille fille ».
Erwin Panofsky
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Effectivement sans le savoir, je suis tombé pileZorg a écrit :Ah c'est clair que c'est un film magnifique, et qui m'a personnellement pas mal parlé car ma soeur est mariée à un mexicain et vit à Mexico, donc tu vois...
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