Colonel Kurtz a écrit :Voilà donc un film auquel je me suis gentillement abandonné,un nouveau produit du pope du blockbuster(on palabre,on palabre,mais la Chute du faucon noir,c'était lui aussi,entre autres),un film bourré de défauts,parfois réalisé avec les pieds et de la mauvaise volonté,mais agrémenté d'un certain charme,d'une certaine élégançe ,et bien entendu d'une aura,épique,définitivement .
Bon ben je vois qu'on tombe plus ou moins d'accord sur ce King Arhtur cher Colonel. Enfin meme si C tjs une sinecure de passer apres vous pour poster un avis sur ce rogntudju de forum je vais y aller de mon petit commentaire.
Petites précisions avant que je ne m'étale :
1. Excalibur est un de mes 3 films de chevet. Je vénère ce chef d'oeuvre au plus haut point et chaque fois que je le revois, c'est comme si je le découvrais pour la premiere fois.
2. la mythologie et la civilisation celte exercent sur moi une fascination sans bornes.
3. voir des barbares couturés de partout et en armures qui se foutent sur la gueule sur un champ de bataille me fait bander.
Bon maintenant que j'ai planté le décor, voici ce que j'ai aimé et pas aimé dans le nouvel avatar cinématographique de Mister Fuqua. Et attention aux eventuels
spoilers, j'ai pas envie de me prendre le chou à coller des valises partout.
Ok le film est loin d'etre parfait, mais ce n'est pas le nanar ni la bouse redoutés a une epoque. L'alliance contre-nature de tonton Bruckheimer d'un réal réputé pour sa lourdeur, le tout sur fond de péplum, ca faisait froid dans le dos. Mais je dirais qu'en fait que c'est plutot un pas mauvais film.
La réal est relativement sobre, sauf comme qd disait Kurtz quand ils s'essayent au ralenti. Les scènes de batailles sont pas exceptionnelles, mais pas infamantes non plus. Reste jusque qu'on ne voit pas un bras coupé ni une jambe arrachée et que tout cela reste parfaitement propre devant la caméra. Seul gros bémol, la bataille finale, bcp trop longue et complexe à mon humble avis, qui vient couronner une dernière demie-heure assez hésitante.
Coté histoire, je rappelle que le scénariste est celui de Gladiator. Je ne sais pas où ils sont allés chercher cette histoire de chevalier pechés en asie mineure, mais peu importe. Le film s'applique surtout en fait à dépoussiere le mythe arthurien des atours mystiques qu'on lui connait. Et ca fonctionne plutot bien.
Comme pour toutes les légendes ayant traversé les âges, ils ne faut pas voir une seule et unique version dans tel film ou tel écrit. Cependant, on peut quand meme reconnaitre que ce King Arthur a le mérite de respecter les valeurs cardinales du mythe : droiture, probité, honneur, valeur au combat, tous les ingrédients qui ont fait d'Arthur un des éléments fondateurs de la culture anglo-saxonne sont là.
On pourrait disserter des heures sur ce qui est réellement arrivé il y a qqes siècles qu'on n'en serait pas plus avancés pour autant. Cependant, il est indéniable que tout ceci s'est "déroulé" à l'aube du christianisme et de l'évangélisation des peuplades de la Bretagne d'alors, faisant d'Arhtur la charnière unique entre le paganisme et la chrétienté. Mêlant le culte monothéiste aux traditions des barbares du cru, Arthur cristallise les premières bouffées nationalistes des peuplades dans cet union entre l'homme civilisé et la païenne Gwenevere, entre le Roi et la Terre. Il est le Protecteur des hommes et de la terre, surtout face aux invasions saxonnes, ces féroces barbares qui auront finalement réussi à prendre racine sur cette île hostile et inhospitalière.
Et c'est ca que j'ai particulierement aimé dans ce King Arthur.
Là où le bât blesse par contre, c'est quand meme que le film manque cruellement d'émotion. On suit d'un oeil intrigué au début, se demandant où ils vont nous emmener, et un peu ennuyé à la fin quand la bataille s'étire un peu trop en longueur, mais le souffle épique reste assez ténu. Dans un genre différent, le 13e guerrier, aussi mutilé soit-il, est bcp plus puissant, émotionnellement parlant, et je vous raconte meme pas ce que c'est comparé à Excalibur quand le Carmina Burana résonne (les poils des avant-bras, garde-à-vous !)
Coté acteurs, ca passe bien, voire meme très bien. Comme tjs, Lancelot est le beau-gosse de la bande, mais Arthur est relativement réussi, tandis que ses chevaliers ont tous des bonnes tronches de barbares (meme si moins impressionnants que Buliwyf dans le 13e guerrier). De plus, l'approche du personnage de Merlin est relativement intelligente, comme le faisait remarquer Kurtz.
Ah j'ai failli oublier. Concernant Excalibur elle-même, qui représente un passage obligé de l'histoire, j'hésite entre éprouver une certaine tendresse pour la version proposée ici et l'hilarité totale. Etrange.
Au final, un film pas totalement ininteressant, qui présente une relecture du mythe plus réaliste que ce à quoi on est habitué depuis longtemps, meme si un peu plus de concision aurait été souhaitable pour le dernier quart qui traine trop en longueur.
7/10 (je suis genereux)