Vu
Du bon, y'a pas à tortiller.
Casting tout d'abord. Du quatre étoiles entre une Mimsy Farmer parfaite (à la fois fragile et farouchement déterminée à ne pas se laisser faire) et rien moins que la fine fleur du cinéma français de l'époque. Que des putains de grands acteurs (Bideau, Lonsdale, Constantin, Crauchet, ... du lourd on vous dit), c'est assez énorme.
Les personnages sont donc parfaitement joués, mais, en plus, ils étaient très bien écrits à la base (mention spéciale à Philippe Mansart / Jean-Luc Bideau, qui est celui qui se pose le plus de questions, et à Rollin / Paul Crauchet qui révèle sa nature impitoyable sur la fin). C'est discret, mais on sent bien, aussi, que plusieurs chasseurs sont hantés par des conflits militaires auxquels ils ont pris part.
Après, le scénario est très bien ficelé. C'est un survival assez singulier qui prend le temps du questionnement (toujours ce foutu dilemme moral qui tiraille certains et est complètement étranger à d'autres) et se montre assez imprévisible dans sa construction.
La mise en images est au poil (réalisation carrée, j'adore le plan des chasseurs, silhouettes dans les roseaux) et la photo est sublime. L'image respire le froid et exhale l'odeur du sous-bois. Un joli travail de Claude Renoir, qui m'a fait un peu penser à la photographie de Andrew Laszlo sur le premier
Rambo.
Et puis il y a cette ambiance campagnarde franchouille particulièrement réussie. Ces petits jeux de pouvoir(s) ruraux, ces ententes entre petits notables locaux (Lonsdale en élu, Crauchet en notaire, Bideau qui joue sa carrière politique). Très bien ça aussi.