Joe Carnahan, l’homme dont la mise en scène varie du tout au tout d’un film à l’autre …
Exit l’aspect « Friedkinien » de
Narc, place au côté complètement « opératique » de
Mise à prix.
La plupart du temps, les réalisations disons « clipesques » me font fuir et me filent mal à la tête.
Ici, ça passe bien dans la mesure où la forme est en accord parfait avec le fond (Carnahan, contrairement à des hordes de jeunes réalisateurs aux dents longues, à d’autres visées que de se la péter). Chaque plan est travaillé dans les moindres détails (voir comment le style visuel, à l’instar de la musique, change en fonction des personnages à l’écran) et cette mise en scène participe pleinement à l’aspect pop, voir carrément comic book, de l’édifice.
Pas de scénario faussement malin (excepté un twist pas nécessaire du tout) mais une histoire simple peuplée de personnages hauts en couleurs, et c’est peu dire (la palme revenant aux trois frères, versions nazies du motard de l’apocalypse d’
Arizona junior).
Une montée en puissance colossale (voir le moment où nos trois nazillons, décidément j’ai un faible pour ces personnages, s’apprêtent à sortir de l’ascenseur) pour une pure orgie visuelle (le montage putain, le montage).
Des acteurs magnifiés (Ben Afleck a la grande classe et, grosse surprise, même Ryan Reynolds est plutôt bon !) et des purs moments de grâce où l’émotion jaillit sans crier gare (la mort du chef de la sécurité de l’hôtel Nomad, la tueuse blessée descendant les escaliers dans les bras du pote de Buddy Israël, la snipeuse serrée par les autorités, la petite discussion entre l’ancien flic convalescent et le dernier des trois frères).
Et n’oublions surtout pas un final anti-spectaculaire absolument magistral (on n’avait pas vu ça depuis
Los Angeles 2013).
Au final, un bon, voir très bon film (le deuxième visionnage, en DVD dans quelques mois, le dira).
Moins ma came que
Narc mais du haut de gamme, y’a pas photo.