Star Academy 8

Tout ce qui se passe à la Télévision (les films et les autres émissions).

Modérateur : dino VELVET

JOJO
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:eek: :eek: :eek:
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Un OVNI aussi surprenant que touchant. Exalté, très investi, il déborde d'ambition. Intelligent et provocateur, son côté grande gueule lui assure une place de meneur de groupe. Ses 11 années de théâtre lui confèrent une aura très forte et son look haut en couleur reste dans la continuité du personnage. Son point faible est l'autre versant de ce caractère entier qui peut mener à des pétages de plombs !
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:lol: :lol: :lol:
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peter wonkley
ROCCO
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Message par peter wonkley »

source :yahoo
Le prime inaugural de la semaine dernière n'a pas fait recette, loin de là. Seulement 5,5 millions de téléspectateurs étaient devant leur poste de télévision pour découvrir la nouvelle promotion de la Star Academy ; l'an dernier, ils étaient plus de 7 millions.

Quelles sont les causes de cette inquiétante chute d'audience ? L'usure d'un programme qui en est maintenant à sa huitième saison ? L'attrait irrésistible de NCIS, la série militaro-policière de M6 ? L'émergence des petites chaînes de la TNT qui grignotent peu à peu des parts de marché ? La concurrence croissante d'Internet ? Une conjonction défavorable des astres ? Que sais-je encore ?

On s'épuiserait à envisager toutes les hypothèses possibles, d'autant plus qu'une autre explication paraît s'imposer d'évidence : c'est encore un coup de Laurence Ferrari ! Non contente de ruiner l'audience du JT, voilà maintenant qu'elle réduit aussi celle des émissions de prime-time. Sur le plan psychologique, c'est d'ailleurs très étonnant. D'habitude, quand on met une jolie blonde devant les caméras, on ne s'attend pas à ce que les téléspectateurs prennent la fuite. C'est sûrement une première dans l'histoire de la télévision.

Mais laisssons Laurence à sa destinée tragique pour nous concentrer sur le prime de ce soir. TF1 joue gros parce que si la Starac ne parvient pas à inverser la tendance, la saison va être très, très longue et les annonceurs très, très tristes. Malgré ce contexte morose, le spectacle s'ouvre dans la joie avec une interprétation collégiale de "Superstar", le nouveau thème musical de l'émission. Certes, les élèves chantent parfois un peu faux, parfois aussi à contre-temps, et leur prononciation anglaise est parfois un peu approximative. Mais tout ça n'est pas grave : ils compensent ces petits défauts par une énergie joyeuse et communicative. Ils ont tous un grand sourire sur le visage : on se croirait dans High School Musical !

Hélas, l'ambiance retombe dès que Nikos apparaît. Le sémillant animateur n'est plus lui-même. Il a le teint cireux, les yeux cernés et rougis, comme s'il venait de pleurer. Que se passe-t-il ? Est-ce qu'il suit l'audience en temps réel, d'où ses larmes ? Est-ce qu'il pense à la chute du pouvoir d'achat ? En tout cas, il n'a pas son enthousiasme habituel.

Sans l'énergie de Nikos pour la soutenir, le prime sombre doucement dans une sorte de coma. Les chansons se succèdent mollement, aussi oubliables les unes que les autres. Les prestations sont loin d'être indignes, notamment celle de Harold et Joanna sur "Ain't No Mountain High Enough", mais il n'y a rien qui vaille vraiment la peine d'être écouté une seconde fois. Même quand Nikos cogne son micro contre ses dents en serrant la main de la chanteuse anglaise Estelle, ce n'est pas drôle.

Heureusement, on peut toujours compter sur les techniciens de la Starac pour nous distraire avec leurs facéties. Ainsi, quand Laurent Voulzy vient chanter son tube "Rock collection" avec pas moins de huit élèves, la régie envoie la bande-son alors que personne n'est en place et que Nikos est encore en train de parler. Panique sur le plateau. Le pauvre Laurent fait semblant de jouer de la guitare tandis que les élèves s'enfuient en coulisses pour se changer. À leur retour, ce n'est pas beaucoup mieux. C'est sympa, certes, mais ça le serait bien plus si les jeunes gens pouvaient décoller un instant leurs yeux du prompteur. On a l'impression que certains d'entre eux entendent pour la première fois les différents hymnes rock égrénés dans la chanson. Cette "Rock collection" façon karaoké est en outre interminable.

Un malheur n'arriant jamais seul, on a ensuite droit à "I'm Outta Love" d'Anastacia, mais sans Anastacia, qui est, semble-t-il, souffrante. "Elle est à Paris mais elle ne peut pas être avec nous", précise Nikos. Ça sonne un peu comme "elle avait mieux à faire ce soir, désolé". Qu'à cela ne tienne, le duo de Joanna avec Anastacia devient un trio composé de Joanna, Anissa et Julia. Et pour remplir la scène un peu plus, on y a ajouté... des geysers. On se croirait presque en Islande. Le problème des geysers, c'est qu'il font de la fumée, ce qui empêche de voir, et qu'ils font du bruit, ce qui empêche d'entendre. Et bien sûr, un spectacle qu'on ne peut ni voir, ni entendre, c'est quand même moyennement intéressant. Entre deux jets de vapeur, on peut cependant entrevoir les trois malheureuses essayer péniblement d'imiter l'aplomb sexy d'Anastacia. Joanna y réussit le mieux.

Mais c'est déjà le moment de la première pause publicitaire. À la reprise de l'émission, une courte séquence "Précédemment à la Star Academy" résume ce qui vient juste d'arriver. Je n'ai rien contre ce genre de rappel : c'est très pratique quand on suit une série et qu'on ne se souvient plus très bien de ce qui s'est passé dans l'épisode précédent. En revanche, ce n'est pas franchement nécessaire pour rappeler ce qui est s'est produit dix minutes auparavant comme si tous les téléspectateurs souffraient de la maladie d'Alzheimer. Par ailleurs, le prime dure déjà presque trois heures. Si on commence à faire des rappels de ce type, on ne va plus s'en sortir.

Après cet intermède gonflant, William Baldé interprète avec Édouard son tube "Rayon de soleil", qui a égayé l'été 2008 avec son refrain inoubliable "Un matin suspendu/Aux fleurs de ton jardin/Ma main sur ton p'tit cul/Cherche le chemin". Pendant que les compères chantent en sautillant (surtout Édouard), les élèves de sexe féminin prennent des poses aguicheuses autour d'eux (mais, vu le casting de cette année, j'ai un peu l'impression que c'est le rôle qui leur est réservé). Les professeurs n'apprécient pas la prestation, pourtant joyeuse et énergique, et gratifient Édouard d'un petit 13,7. Pour Anne Ducros, professeur de chant, "techniquement, c'était juste n'importe quoi." Chacun sait en effet que cette chanson nécessite une maîtrise vocale sans défaut... Moi, j'ai bien aimé. Je ne suis pas très exigeant : tout ce qui m'évite de m'endormir, je prends.

C'est ensuite au tour d'Alice, nominée aujourd'hui, de défendre ses chances sur "Oh!" de Micky Green. La pauvre chante plutôt mal mais elle a la bonne idée de venir chercher par la main son camarade Gautier, qui est aussi son soupirant numéro 1. C'est si mignon, les amours adolescentes. Sa prestation est suivie d'un échange surréaliste entre les professeurs et Nikos. Rafaël Amargo, le professeur d'expression corporelle d'origine espagnole, qui s'exprime dans un français très, très, très approximatif, déclare : "Je voulais dire une chose... Je voulais vous dire... Je voulais dire que j'ai travaillé avec les trois nominés... Je voulais... une opportunité... Je voulais... Ils ont avec les trois moi en classe, ok ? ... S'il te plait, pourquoi ? Je voulais travailler, pourquoi ? Les trois sont magnifiques. Je voulais travailler avec moi en classe. Avec les trois, pourquoi ? Il y a seulement la première fois que moi en classe j'ai travaillé avec lui, Je voulais travailler avec les trois parce qu'ils sont magnifiques." Nikos lui répond : "J'espère que le public sera là en tout cas." Et Armande Altaï, la directrice, ajoute : "Si elle met autant de talent à faire qu'à esquiver, elle va avancer très vite." Qu'est-ce qu'ils ont voulu dire ? Mystère. C'est probablement un code.

Je ne m'attarderai pas sur les deux duos de Duffy, la chanteuse galloise à la voix nasillarde. Ils étaient tous deux enregistrés (adieu petit logo "En direct") et, comme ceux qui ont suivi ma chronique de la Starac 7 le savent, je ne commente pas la musique en conserve, en particulier quand il y a tromperie sur la marchandise. Dans le même ordre d'idées, Kamel Ouali, le plus grand chorégraphe de France, annonce un peu plus tard, avant le tableau de Maryline sur "Andy" des Rita Mitsouko, que "ce qui est très compliqué, on le sait, c'est de chanter et danser en même temps". Bizarrement, Maryline n'est pas du tout essouflée durant la chanson, seulement à la fin quand la musique s'arrête. Là aussi, j'ai un peu l'impression qu'il y a tromperie sur la marchandise. Pour ceux que ça intéresse (il y en a), le tableau était sur le thème "Andy chez les morts-vivants SM", à base de combinaisons en cuir à col géant et de maquillages blafards façon Halloween. Très joli...

Ce compte-rendu du prime étant déjà bien long, je ne mentionne que pour la forme la prestation de Laure, la deuxième nominée, sur "Don't Know Why" de Norah Jones. C'était mignon mais plutôt anodin.

À la reprise du prime, après la seconde pause publicitaire et après le second résumé gonflant, l'émission bascule joyeusement dans le grand n'importe quoi, avec "Chante", l'hymne de la Starac 8. Rappelons que, durant les cinq premières saisons de Star Academy, quand les élèves savaient encore chanter et danser en même temps, chaque promotion avait un hymne. Cette année, l'hymne en question est "Chante", l'adaptation française de "Sing", une chanson des Carpenters. La version originale n'est déjà pas géniale mais la version française est carrément affreuse. Mélodie indigente, paroles débiles, une parfaite constance dans la nullité. Quant à la chorégraphie, je la cherche encore dans les mouvements désordonnés des élèves. Mais le plus effrayant, c'est qu'il y a sûrement des gens chez Endemol et Universal qui ont réfléchi à la question et conclu que cette abomination allait pouvoir dissiper le parfum de ringardise qui entoure désormais la Starac. Ils ont déjà du mal à vendre des disques ; s'ils gravent des choses pareilles dessus, ça va devenir mission impossible.

Les élèves ne s'y étaient d'ailleurs pas trompés dès la première écoute durant les répétitions. Joanna avait analysé la situation avec lucidité et résignation : "De toute façon, on ne va pas le changer ce morceau". Mickels avait cherché des explications : "C'est pas de la merde, le morceau. C'est juste que la plupart n'aiment pas le style, c'est tout." Et Gautier avait été encore plus tranché dans son appréciation avant de se raviser prudemment : "Je pensais que l'hymne était nul à chier, excusez-moi du terme, mais finalement, la personne que je trouve nulle à chier sur ce coup-là, c'est moi finalement, parce que j'ai pas assez réfléchi à l'impact que ça pouvait avoir. J'ai pas réfléchi qu'il y avait peut-être des enfants qui pourraient aimer cette chanson. [...] En fait, l'hymne est très bien." Loin de moi l'idée de douter de la sincérité de ce mea culpa aussi soudain que spontané mais l'argument paraît des plus douteux. Les enfants aiment beaucoup de choses et notamment beaucoup de choses répugnantes, comme Krazy Frog ou Bébé Lili. "Sing" leur était d'ailleurs clairement destinée à l'origine puisque la chanson a été crée pour l'émission pour enfants Sesame Street (1, rue Sésame en VF) avant d'être reprise par les Carpenters. Si on devait s'abstenir de critiquer quelque chose parce que, quelque part, un enfant pourrait l'aimer, on ne dirait plus grand-chose.

Soit dit en passant, je remarque qu'à aucun moment, les professeurs n'ont stigmatisé cet hymne monstrueux, alors que, dans les mêmes circonstances, le jury de la Nouvelle Star l'avait fait en 2006. Si ce n'est par des mots, ils auraient au moins pu marquer leur désapprobation par un geste discret et subtil, par exemple en vomissant. Kamel croit juste bon de dire qu'"il y a eu un problème de bande ; on vous a doublé les mesures, je crois." Voilà autre chose : c'est une émission de prime-time réalisée par le premier producteur européen de programmes de divertissement et diffusée sur la première chaîne européenne et ils ne sont pas fichus de trouver la bonne bande.

Après cette ignominie sonore, c'est au tour de Gaëtan, le troisième nominé, de défendre sa place sur un medley de "À la bien" de Soprano et de "Dis-moi" des BB Brunes. Les paroles sont presque totalement incompréhensibles d'un bout à l'autre, ce qui est assez étonnant en soi. Mais ce qui l'est bien plus encore, c'est que Gaëtan enlève son T-shirt au début de la chanson, exhibant ses nombreux tatouages. C'est là qu'on s'aperçoit qu'il porte un pantalon rouge à taille vraiment très, très basse. La taille est en fait si basse qu'elle n'est pas loin des genoux et ce qu'on remarque surtout, c'est donc son boxer noir moulant. Au cas où certains téléspectateurs mal-voyants ne l'auraient pas repéré, la caméra fait d'ailleurs un gros plan sur le postérieur de l'élève. Le string d'Alice la semaine dernière, le boxer de Gaëtan cette semaine : je détecte une certaine continuité dans la ligne éditoriale de l'émission.

Après ce petit numéro exhibitionniste, l'émission s'achève en véritable feu d'artifice. Deux groupes de candidats, filles et garçons, s'opposent lors d'une "battle" entre "Jeune demoiselle" de Diam's et "Les playboys" de Jacques Dutronc, certains élèves devant être notés à cette occasion même s'ils ont peu chanté. Mais voici que les professeurs s'insurgent soudain. Kamel s'explique : "On trouve injuste de les noter là-dessus par rapport aux autres parce qu'ils ont très peu de choses à défendre." C'est bizarre : noter des bribes de chanson, c'est pourtant ce qu'il a fait pendant sept ans sans se poser de questions... On ne croit pas une seconde à la sincérité de cette "rébellion" (il y en déjà eu un exemple, encore plus ridicule, plus tôt dans la soirée). Les profs de la Starac ont toujours fait ce qu'on leur demandait de faire, y compris des tâches pas très reluisantes. Quant au remède proposé pour rétablir l'équité, il est franchement inepte. Les élèves doivent interpréter un bref extrait d'un morceau de leur choix à cappella. C'est-à-dire que plutôt qu'être jugés sur un fragment de chanson, ils seront jugés sur une bribe d'une autre chanson, mais sans la musique. Comprenne qui pourra.

Bon, passons sans plus attendre au dénouement. Alice est sauvée par le plublic avec 56 % des suffrages contre 24 % à Gaëtan et 20 % à Laure. Les élèves ayant retrouvé la possibilité de sauver un des deux nominés restants, ils l'utilisent pour sauver Gaëtan à 7 voix contre 5 pour Laure et 1 vote blanc (d'Yvane). Je vous épargne la longue (mais amusante) litanie des "Je t'aime beaucoup, machine, tu as beaucoup de talent mais je vais voter pour machin".

Pour conclure, Nikos explique les règles de la compétition. Les quatorze élèves passeront dimanche une évaluation devant leurs professeurs. La note du prime et celle des évaluations donneront alors une moyenne générale. Les six élèves ayant obtenu la plus faible moyenne passeront une évaluation de rattrapage lundi, à l'issue de laquelle les trois prochains nominés seront désignés. Si vous êtes attentif, vous vous dites peut-être que ça n'a rien à voir avec les règles annoncées la semaine dernière. Eh oui ! Tout a changé ! Les évaluations font leur grand retour et l'immunité d'une semaine dont devait bénéficier le nominé sauvé par le public est oubliée avant même d'avoir servie. Ce revirement brutal est peut-être dû au fait que la quotidienne a enregistré mercredi dernier sa plus faible audience historique : à 17,5 % de parts de marché, on ne rigole plus chez TF1. Et ceux qui ne vont pas rigoler non plus, ce sont les riverains de l'hôtel de Brossier où loge la Starac parce que, qui dit évaluations, dit aussi répétitions jusque tard dans la nuit. Amis de la rue Charlot, préparez vos boules Quiès !

Ouf, ce résumé est enfin terminé. Toutefois, il ne serait pas vraiment complet si je ne mentionnais que Julien Clerc était aussi présent sur le plateau de Nikos ce soir. Voilà, c'est fait.

À la semaine prochaine.
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Superflo
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Message par Superflo »

Ca se vautre grave! COol!

source: yahoo.fr
Si le premier prime n'a pas fait recette, le deuxième a carrément fait naufrage. Il a été suivi par seulement 4,4 millions de téléspectateurs, soit 22,4 % de part de marché, la plus faible audience enregistrée par la Star Academy depuis sa création. Le même soir, le premier épisode de NCIS, la série militaro-policière de M6, caracolait loin devant avec presque 7 millions de téléspectateurs.

On s'interrogeait vendredi dernier sur les causes de cette soudaine désaffection du public. L'explication semble maintenant de plus en plus évidente : TF1 a le mauvais œil. Et il est facile de discerner derrière le sort qui s'acharne contre la chaîne la main d'un homme : Patrick Poivre d'Arvor. Ces vieux sages bretons ont de grands pouvoirs. Cela remonte à l'époque où ils cueillaient encore le gui sur les chênes avec une serpe d'or. Songez que PPDA est parvenu à faire repousser ses cheveux par la seule force de la pensée. Cet homme est capable de tout et TF1 était bien téméraire d'encourir son terrible courroux.

Maintenant, il est trop tard pour laver l'affront fait au mage celte. Il ne reste qu'à colmater au mieux les brèches béantes dans la coque du navire Star Academy qui fait eau de toute part. À cette fin, la production de l'émission a donc rameuté une foule d'artistes - huit au total -, histoire d'être parée au cas complètement hypothétique où l'un d'entre eux décidait subitement de rester dans sa chambre d'hôtel plutôt que de venir. Mais non, pas de défection ce soir et il faut donc que tout ce petit monde chante. Résultat : les titres s'enchaînent à un train d'enfer. Pour les artistes de moindre envergure, on est donc un peu dans le registre "chante et casse-toi". Pas de temps à perdre en palabres inutiles.

L'invité d'honneur n'est autre que Florent Pagny. Quelle joie de le revoir ! J'avais presque oublié son visage. Après tout, il n'est passé que trois fois à la Starac l'année dernière... Nikos nous informe que Florent a interrompu l'enregistrement de son album à Miami pour venir "partager son savoir-faire avec les élèves" ; il repart demain matin. C'est bizarre : à le voir ce soir, vêtu et botté de cuir noir, avec son crâne rasé et son bouc, on a plutôt l'impression qu'il est venu participer à une soirée SM au Glove, un établissement de haute tenue qui se trouve justement - le monde est petit - rue Charlot, à quelques mètres de l'hôtel de Brossier où réside la Starac.

La sensibilité SM de Florent se confirme d'ailleurs quelques minutes plus tard quand il commence à nous torturer méchamment en interprétant "Amsterdam", la fameuse chanson de Jacques Brel sur les marins qui boivent et qui pissent, avec Quentin (tout de cuir vêtu lui aussi, y compris la cravate). L'arrangement retenu, à base d'accordéon plaintif et de piano poussif, est le plus vieillot qu'on puisse imaginer. On se croirait sur le plateau de la Chance aux chansons. Devant ce spectacle d'un autre âge, des millions de téléspectateurs ont probablement pensé la même chose au même moment : "Tiens, je me demande ce qui se passe dans NCIS".

Si l'objectif est de retenir le chaland, il est donc assez contradictoire de commencer avec ça. J'aurais plutôt choisi les Pussycat Dolls, qui ont clairement des attraits que Florent Pagny n'a pas. Seulement voilà, ce soir, les poupées félines passaient aussi au Grand journal de Canal + et, quand le prime a commencé, elles devaient être en train de faire la bise à Michel Denisot avant de partir pour les studios de La Plaine-Saint-Denis. Il a donc fallu se rabattre sur Florent Pagny pour faire du remplissage en attendant leur arrivée explosive.

À ceux qui ont le courage de rester sur TF1 malgré ce pénible démarrage (ou bien qui ne retrouvent plus leur télécommande), Florent explique que "c'est facile de bien chanter pour nous quand on a des bonnes chansons comme ça et qu'on a de bons musiciens comme ça qui jouent en vrai". Nikos approuve et rend "un coup de chapeau aux musiciens quoi qu'il advienne", une de ces phrases au sens incertain dont il a le secret. Parmi les bons musiciens en question se trouve Yvan Cassar, de sinistre mémoire puisqu'il appartenait au jury de la Starac 7. Celui que, parait-il, on surnomme Mozart dans le métier, est sans doute responsable de l'odieux arrangement mentionné précédemment et, du coup, la raison pour laquelle on le surnomme Mozart devient vraiment très mystérieuse.

Après ce démarrage laborieux, c'est au tour de Joanna de nous surprendre en chantant "I Will Always Love You". Comme c'est original ! Voilà une chanson qu'on n'a jamais entendue auparavant à la Starac et surtout pas chantée par Jenifer en 2001, Nolwenn en 2002 ou Cynthia en 2006. Ce titre n'a qu'un objectif, permettre à son interprète "d'envoyer", c'est-à-dire de faire la démonstration emphatique de sa puissance vocale. Un peu crispée et chevrotante au début, Joanna se débrouille quand même bien sur la fin, quand il faut "envoyer" à donf. On l'a cependant un peu aidée en abrégeant la chanson pour ménager son souffle. Les professeurs applaudissent debout (pour que le public sache bien que c'était beau, presque aussi beau que Céline Dion) et, avec une moyenne de 17,5 - la note la plus haute de la soirée - Joanna s'impose plus que jamais comme la favorite de cette huitième saison. Si la tradition staraquienne est respectée, elle devrait donc se faire éjecter en demi-finale. Le public a horreur des premiers de la classe.

À noter que Kamel Ouali, le plus grand chorégraphique de France, jamais à court d'idées, a fait de son mieux pour rendre Joanna ridicule. C'est donc engoncée dans une sorte de robe de mariée et juchée sur un cygne géant et duveteux qu'elle a dû délivrer sa chanson tandis que des danseurs costumés de blanc virevoltaient frénétiquement autour d'elle en tentant d'éviter d'autres cygnes géants et poilus, ce qui n'est pas une mince affaire, la scène étant petite cette année.

Après cette démonstration vocale mirobolante, c'est Solène qui s'empare de la scène pour un pénible concours de bêlements avec Sheryfa Luna sur "Il avait les mots". En écoutant, on pourrait croire à une intention comique mais en voyant les grimaces de douleur sur le visage de Solène tout au long de la chanson, on se dit que cette dernière recèle peut-être une intensité dramatique insoupçonnée... Dans tous les cas, ça fait du bien quand ça s'arrête, d'autant plus que le morceau de résistance vient juste après.

Il s'agit du duo de Lenny Kravitz avec Mickels sur "Are You Gonna Go My Way?". Ce numéro tant attendu est précédé d'une petite introduction biographique de Lenny détaillant tous ses exploits musicaux des origines à nos jours. Vu la longueur du reportage, la production a dû craindre que la ménagère ne se rappelle plus très bien qui est Lenny Kravitz et se dise en le voyant "Tiens, je ne savais pas que Jimi Hendrix était encore vivant" ou pire "Mais qui est ce type ?".

Comme avec Laurent Voulzy la semaine dernière, un sagouin en régie envoie la bande-son sans prévenir et prend Lenny et ses musiciens au dépourvu. Or, des guitaristes qui produisent des sons sans bouger les bras, on y croit assez moyennement. Lenny est quand même bien présent et secoue le plateau de son énergie. À ses côtés, Mickels est bien présent aussi. Faute de guitare, il ne sait pas trop quoi faire de ses bras mais il affiche sans complexe la rock attitude (ce que Nikos, à l'aise dans toutes les langues, appelle le rock behavior). Mickels a aussi l'air content d'être là, ce qui n'est pas le cas de tous les élèves. De toute façon, je l'aime beaucoup parce qu'il parle assez peu. C'est une grande qualité dans cette promotion, dont les membres ouvrent souvent la bouche, en particulier les garçons, et souvent pour déverser des inepties à haut débit (voir la démonstration plus bas).

Je vous épargnerai le duo de la jeune Pauline avec Maryline. Je vous en dirai simplement que ce titre-là au moins, on peut être sûr qu'il n'a pas été chanté en playback.

Vient ensuite l'autre grande attraction de la soirée : les Pussycat Dolls, qui chantent et dansent avec Joanna, apparemment leur plus grande fan. Les Pussycat Dolls sont cinq mais j'ai la vague impression que, d'un point de vue musical, quatre d'entre elles ne servent pas à grand chose, un peu comme s'il y avait quatre Victoria Beckham dans les Spice Girls. Visuellement, en revanche, rien à dire : elles font toutes le show et mettent littéralement le feu au plateau. Vêtue d'un bustier et d'un mini-short noir, Joanna fait de son mieux pour suivre la cadence mais il n'est pas facile d'exister sur scène à côté de la plantureuse Nicole Scherzinger qui la domine d'une tête.

Après ces six minutes de spectacle à haute énergie, le reste du prime paraît bien fade. J'en retiendrai quand même le duo de Florent Pagny et Gautier sur "Et un jour une femme", qui est accompagné d'une chute de neige du plus bel effet (pas assez puissante pour les ensevelir cependant). Difficile également d'oublier le numéro de danse de Rafaël Amargo, le professeur d'expression corporelle, sur "(Un, Dos, Tres) María" de Ricky Martin. Un peu trop lâche pour des mouvements de flamenco enfiévrés, son pantalon noir descend un peu trop bas, laissant émerger un slip blanc qui nuit considérablement à l'élégance de sa danse.

Bien entendu, un prime ne serait pas complet sans une rébellion grotesque d'Yvane. La semaine dernière, il avait refusé de voter en faveur de l'un des salariés nominés, "une décision qui a incontestablement créé la polémique" selon Nikos. Aujourd'hui, il commence par chanter le premier couplet de "Bouge de là" de MC Solaar avant d'enchaîner sur une composition de son cru, c'est-à-dire dire un nouvel arrangement de rimes de mirliton et de cabotinage macho sur un rythme ragga. Il achève son tour de piste par un petit bain de foule. La plupart des professeurs stigmatisent ce manque de respect, notamment Armande Altaï qui gratifie Yvane d'un petit 7. Anne Ducros, le professeur de chant, considère néanmoins que "derrière toute cette prise de pouvoir, il y a un artiste". Il faut vraiment bien chercher. Après avoir arpenté un peu la scène à la manière d'un gorille en colère, Yvane croit bon de conclure son numéro d'auto-promotion par quelques harangues supplémentaires "pour le public, pour les gens qui sont là".

Je ne sais pas si "les gens qui sont là" ont apprécié ce flot déferlant de testostérone mais, vu de son poste de télévision, ce n'était guère plaisant. Je ne sais pas non plus si ces facéties sont préméditées et destinées à réveiller un prime un peu trop somnolent, voire à créer une polémique artificielle pour animer la quotidienne une semaine entière. Personnellement, j'ai juste trouvé ça pénible.

Il est temps de conclure. Vous vous demandez sans doute lequel des trois nominés à été éliminé. Moi non plus mais je vais vous le dire quand même. Alice a été sauvée par le public avec 48 % des suffrages contre 32,1 % à Édouard et 29,9 % à Gaëtan. Édouard a ensuite été sauvé par les élèves par neuf voix contre deux. Gaëtan avait demandé à ses camarades d'abréger leurs explications sur le thème "Je t'aime mais..." ; ils l'ont fait. Durant son ultime prestation sur "La Boulette" de Diam's, Gaëtan a cru bon de faire un doigt d'honneur à l'intention de Marine Le Pen, un geste d'une telle audace que j'ai failli en tomber à la renverse. Nikos résume le sort de de l'élève en une phrase : "Gaëtan, plein de talent, mais pas suffisamment". Pas suffisamment en effet : sans doute l'euphémisme du siècle.

À la semaine prochaine (si les dieux de l'audience sont cléments avec la Starac).
Et quand ils vinrent pour moi, il n'y avait plus personne pour crier...

Superflo, toujours là quand il faut!!!

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