Il ya quelques temps, j'affirmais sur certains topics de films mon désappointement concernant le piètre niveau du cinéma comique français. Au jour d'aujourd'hui, ce constat est toujours valable mais même si cela va en surprendre certains, je ne compte pas pilonner la dernière comédie de Fabien Onteniente :
Camping. Dieu sait pourtant que je n'aime pas du tout ce réalisateur et encore moins ses précédents films... Evidemment, ne soyons pas dupes,
Camping est un film un tantinet caricatural mais l'esprit franchouillard et populaire qui s'en dégage n'est pas forcément désagréable. Certes, Onteniente n'invente rien puisque de nombreux éléments de l'histoire rappelent
Les Bronzés (P. Leconte, 1978) ou
La Baule les pins (D. Kurys, 1990) mais les français ne sont-ils pas demandeurs ? Au vu des rires nourris dans la salle ce soir (salle comble à 22h30), il ya évidemment un décalage entre la critique et le bas peuple.
Si
Les bronzés 3, amis pour la vie était une daube interplanétaire, si Francis Weber ne retrouve plus sa verve du
Dîner de cons, force est de constater que les français aiment les merdes et ce n'est pas un fait nouveau. Pour autant, faut-il les accuser d'aimer cela ? Faut-il les traiter de bidochons ou de beaufs parce qu'ils rient devant
Camping ? Ce serait bien dommage... Bien sûr, on n'a pas affaire à du grand cinoche et l'humour n'est pas toujours très fin mais il faut s'en amuser et prendre l'affaire au premier degré. Parodies et caricatures ne sont-elles pas les plus pénétrantes des critiques ? En tout cas, les vacanciers du camping des Flots Bleus ne sont pas forcément si éloignés de la réalité. Ah c'est sûr, c'est laid et terriblement beauf mais ouvrons les yeux et arrêtons d'être dupe, la France c'est aussi cela ! L'humour du film, parlons-en justement...
Faut-il avoir déjà fait du camping pour en rire ? C'est bien possible. L'attente pour la douche, le voisin hollandais, l'éléction miss super camping, les toilettes turques ou le vieux couple qui revient chaque année, ces éléments sont certes grossis mais nous rappellent forcément des petits bouts de vacances. On peut aussi regretter la simplicité du scenar' et le traitement quelque peu maladroit de l'opposition systématique faite entre le chirurgien bourgeois (exterieur au camping donc psychorigide) et les campeurs (beaufs mais forcément la main sur le coeur). Reste qu'on ne va pas à Marbella en passant par la route des plages du Moulleau, même pour prendre des caisses de vin, d'autant plus que le médoc ne se situe pas vraiment dans cette zone géographique. A contrario, on s'amusera ou on regrettera (c'est selon) de voir Paul Gatineau (A. Dulery) porter un maillot du FC Nantes Atlantique, même si le port du maillot s'explique par le fait que le couple Gatineau vient de Nantes.. Reste que, le film s'essouflant, la dernière demi-heure déçoit quelque peu et Onteniente semble choper la tremblante du mouton derrière sa camera. A l'arrivée néanmoins, le résultat est, vous l'aurez compris, pas aussi detestable que certains critiques veulent bien le dire. Ca ne vole pas haut mais ça sent bon le sable, les pins et le Benco...
