Bah... J'en sors... Et je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé.
Alors on passera à l'orange la prochaine fois Jean Pierre parce que là, c'est plus possible. On apprendra qu'une voix off ne sert pas forcément à décrire ce qui se passe sur l'écran. L'ouverture du film, qui m'a bien semblé durer dix minutes avec Thomassin non-stop en fond sonore, m'a balancé à des années lumières du film, le chemin du retour a été trèèès long. La direction d'acteurs est pour le moins hasardeuse. Tautou et Ulliel sont au mieux peu expressifs et au pire ridicules (toutes les - deux - scènes où il se retrouve à hurler) ; ce qui est plutôt gênant. Quant à Tchéky Karyo, il fait une courte mais mémorable apparition (malheureusement dans le mauvais sens du terme). Une partie autre du cast est honnête : Dussolier, Holgado, Cotillard. Heureusement que le reste contient de très bonnes choses : Cornillac et Dupontel en tête sont vraiment excellents, Pinon, Darroussin et Rouve aussi, dans des compos un peu moins nuancées... et enfin, la "meilleure" pour la fin (un peu la raison pour laquelle j'y étais allé) Jodie Foster... j'adore (oui, je suis pas objectif, et alors...).
Sinon, Jeunet tente de renouer avec une veine plus "noire", propre à ses deux premiers longs-métrages, avec tout ce qui tourne autour du personnage de Cotillard ; c'est bienvenue, même si ça ne s'incorpore pas forcément de façon très heureuse avec le reste. C'est un des autres gros défauts du film ; c'est d'une hétérogénéïté assez gloubi-boulguesque et un peu écoeurante. Et en plus, c'est trèèès long. Je passerai sur la mise en scène "esthétisante" (au sens dorfmannien du terme, malheureusement encore) des scènes de guerre, dont le visuel est plutôt réussi par ailleurs (on sort du jaune, pour tomber dans un gris terne et un peu plus sale de meilleur aloi), mais auquel j'ai du mal à adhérer. Sinon, oui, c'est souvent pachydermique, répétitif, redondant (les incrustations post-it, les scènes remont(r)ées...), clicheton (la Corse), voire vraiment mal filmé et soûlant (les scènes "d'amour" qui sont... moches et répétitives). Et pourtant, au milieu de tout ça, il y a des bonnes choses, des petites répliques, des petits plans, des p'tits trucs (des marques de sincérité ?), qui font que je serai indulgent avec le reste.
Amélie au pays des poilus... oui, pourquoi pas... maintenant la prochaine fois, il va p'têt falloir passer à autre chose, parce que ma patience a des limites... mais... vous connaissez la suite
