Pécho aujourd'hui (mardi) au Virgin à 9,49€ au lieu des 9.99€ du prix "public"
L'édition:
Klas:
- Sens de lecture respecté (ouf
)
- Très bonne traduction (à vue de nez, j'ai pas comparé et puis le traductrice à un nom japonais donc voilà quoi...)
- papier de bonne qualité (ce n'est pas imperméable non plus...)
- très belle jaquette couleur protectrice (ben rien, je ne vais pas faire un commentaire à chaque fois non plus...)
- format (cm) 13x18 (on peut donc le lire partout sauf sous l'eau...)
- tous les termes typiquement japonais sont respectés: leur définition étant proposé dans un glossaire, ainsi qu'un succin mais efficace rappel du contexte historique, le tout en fin de bouquin. (les tenants du "j'y connais rien à l'histoire du Japon, j'ai peur de ne rien comprendre" peuvent plonger dans l'oeuvre sans soucis
)
PaKlas:
- petit, aurait mérité une édition grand format à ce prix-là.
- numérotation des pages totalement absentes. Absence d'autant plus curieux que les chapitres de l'index renvoie bien aux bons numéros de pages... Je rapelle Les manga sont paginés au Japon, c'est pas comme les maisons, hein !
donc il s'agit bien d'une erreur d'ordre technique.
- le fameux "Lone wolf and cub": la par contre, bonjour le foutage de gueule !
Il a quand fallu qu'ils osent nous farcir la traduction américaine du surnom éponyme de Ôgami Ittô, à savoir
Kozure Ôkami (littéralement "le loup et son petit") en l'occurence ! Et ce tout au long du volume !!
Vous en connaissez beaucoup vous, des rônin de l'époque d'Edo prononcant le plus naturellement du monde la phrase suivante:
"Watashi wa
Ron Uorufu ando Kabu*" (Je suis "lone wolf and cub", qui fait encore plus crédible en français, comme vous l'aurez remarqué)
*ben oui c'est comme ça que ça se dit en japlish
Et bien c'est pourtant exactement ce qui est écrit mot pour mot, je cite:
"Je suis le lone wolf and cub !!!"
ou bien encore:
"Quel formidable rival... ce lone wolf and cub"
Oui oui vous avez bien lu, en anglais dans le texte !!!
Au final:
Malgré les deux impairs précités, nous avons là une édition d'excellente qualité de ce manga, à défaut d'être parfaite.
De plus avant celle-ci, nous n'avions le choix qu'entre la version japonaise (pas plus cher, mais pour japanophone seulement) ou l'édition américaine (plus cher, sens de lecture occidental et... pour anglophones eu égard la richesse narrative de l'oeuvre), donc je leur tire mon chapeau.
Penchons-nous maintenant sur le principal:
L'(e chef d')oeuvre:
Déjà entamé le bouquin, on rentre dans le vif du sujet dès les premières pages.
Un style graphique de folie, un découpage scénaristique aux petits oignons au service d'une histoire hâletante.
Les scènes de zigouillage massif d'une rare violence et les duels de sabres alternent avec les moments de calme et de comtemplation tout ce qu'il y a de plus zen.
L'on suit, avec un intéret grandissant de page en page, la longue quête que mènent le rônin et son fils sur le meifumado.
Bref, ce
romanga* est une tuerie dans tout les sens du terme.
*hum pas peu fier de ce mot de jeu
Au fait, je ne saurais trop vous recommander l'excellent article consacré à la saga Baby Cart de l'Animeland n°93 suivi d'une présentation/analyse très intéressante du manga qui l'a inspiré.
Dernière chose concernant le manga: il s'adresse clairement à un public averti, les sujets tabou sont abordés sans fausse pudeur de façon très pertinentes. Ce manga compte donc par conséquent son lot de violence et de sexe, les deux chose étant subtilement mélangés (comme dans la vraie vie quoi), mais attention aucune scène n'est gratuite et colle parfaitement au récit et à l'exigence narrative dans la description des moeurs d'une époque trouble où nos deux héros doivent survivre dans un monde de bruts.
Et encore ce premier volume est assez soft comparé aux scènes particulièrement dures qui nous attendent par la suite.
Le manichéisme n'a guère sa place, pour ne pas dire pas de place du tout dans le Japon dépeint dans ce manga, l'on parle quand même d'un Kaïshakunin déchu de son rang qui décide de défier de front l'ensemble de la hiérarchie shogunale, errant à travers le pays en louant ses services de tueur professionel à quiconque le souhaitant afin de survivre, n'hésitant pas à ce servir de son fils pour combattre ses ennemis et piéger ses futures victimes, mais qui s'avère capable d'une bonté extraodinaire, Spoiler
(il n'hésite pas à ravaler sa fierté pour honorer une prostituée) fin du spoiler,
et montrant un profond amour paternel bien plus par les actes et les rares moments d'intimités avec son fils.
Mais c'est aussi ce qui fait tout la saveur de ce manga. En effet, ce dernier reste étonnemment moderne dans son traitement, tant au niveau du graphisme (le travail de Goseki est absoluement époustouflant et sa maîtrise du noir et blanc du qualité rare) que du scénario de Koike.