ACTE IV : The frozen dead
Les Trailers
En guise d’ouverture, nous nous sommes mangés (entre autres) la bande-annonce du Curé de Saint-Amour, comédie française de 1952 (« de l'humour sain ! Pour toute la famille! Avec les plus grands comiques français et de jeunes espoirs prometteurs ! », ce qui est un commentaire totalement subjectif). Et quand je dis « mangé », c’est plutôt pris dans la gueule. Dans le genre interminable et qui vous raconte le film, c’est un chef d’œuvre.
Ca quand même enchaîné avec des trucs bien lourds au titre hautement évocateur comme Les Rats de Manhattan (un post-apocalyptique dont le seul et unique slogan répété inlassablement par la voix off du trailer étant : « Les mutants de la deuxième humanité !! »), Scandali nudi (chose proto-filmique italien de 1964 où ils tentent d’aguicher le spectateur concupiscent en dénudant des jeunes filles – comprendre : les faire se balader en soutif et petit culotte), et enfin pour bien finir cette première salve, Ninja Terminator, authentique film de ninjas de Godfrey Ho, porté par les larges et fières épaules du célèbre Richard Harrison, et qui répète là encore et inlassablement « L’empiiiiiiirrrre des ninjaaaaaaas » tout en faisant faire quantité de mouvements débiles, de cascades grotesques et autres tricks de niiinjaaaaaaas
Le montage Nanarland
Alors là, très honnêtement, je ne saurais pas trop quoi vous dire si ce n’est que je me souviens qu’on a eu droit à un petit extrait du célèbre White Fire. A moins que ce ne fut dans le second cut. Enfin peu importe.
Quoi qu’il en soit, tous les extraits choisis ont constitué des morceaux de choix à fort pouvoir hilarant. Du bon.
Le film :
The frozen dead (UK, 1966)
Autant vous le dire tout net, et d’après ce que j’ai lu sur le forum de Nanarland, c’est la Cinémathèque qui a choisi le film. Ce n’est donc pas forcément un nanar pur jus comme on aime les consommer, mais la rareté de la chose ne fut pas sans soulever un certain intérêt.
Dans cette histoire hautement improbable où un docteur nazi réfugié en Angleterre ( ! ) conduit des expériences secrètes (sic) pour tenter de ramener à la vie des dizaines de dignitaires nazis congelés avant la fin de la guerre (12 au début, mais on apprend par la suite qu’il y en a 1500 à dégeler !!). Las, si les corps se raniment facilement, les cerveaux eux ont un peu plus de retard à l’allumage (je vous épargne les détails). « Herr Doktor » comme ses collègues aiment à l’appeler profite donc que son innocente nièce est revenue de son école avec une amie pour décapiter cette dernière et conduire des expériences en maintenant sa cervelle artificiellement en vie. De fil en aiguille, la situation dégénère et le pot au rose est découvert par la nièce, conduisant à la fin de son oncle et de ses copains nazis.
Au final un film relativement longuet, pas vraiment délirant, mais heureusement complètement kitsch par certains aspects. La bobine que la Cinémathèque a déniché n’était pas trop pourrie, mais il aurait quand même été plus réjouissant d’avoir un bon gros vrai nanar des familles en guise d’apéritif. Cela dit, il a tout de même eu le mérite de débuter la soirée en douceur, traçant la voie à la suite du programme, qui elle, allait s’avérer infiniment plus lourd en nanaritude enrichie.
Inutile de vous dire qu’on a commencé à perdre les premiers spectateurs avant même la fin du film. Bon c’est certain, ce n’était pas le public visé par ce genre de produit, mais tout de même. D’autres ont au moins attendu la pause pour s’éclipser. Pause qui vit les gens se rendre en masse au pipi-room et la transformant un peu comme l’autoroute A6 un jour de départ en vacances.
Et sur ces bonnes paroles, je vais aller me rouler dans la couette, il est tard et je commence à montrer quelques signes de fatigue.
La suite (et fin) demain soir
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