Le voilà ce fameux
Machete, ou comment un projet de DTV est devenu une production beaucoup plus cossue (plus de dix millions de billets verts de budget, pas forcément énorme, mais pas anodin).
J’aurai quand même bien voulu voir le résultat dans l’économie initialement prévue. Le film aurait sans doute été meilleur
Machete, pas tout à fait spin of de
Desperado et
Grindhouse, mais presque. En tout cas le premier film tiré d’une bande annonce (arf). Le personnage qui ne cessait de hanter la filmographie de Rodriguez s’émancipe enfin, vole de ses propres ailes.
Second couteau fort en gueule, Danny Trejo n’a clairement pas la carrure pour être la tête d’affiche, ce qui donne un résultat marrant, à défaut, je pense, d’être volontaire.
Toujours est-il que l’esprit bis est ici beaucoup plus concluant que sur
Planète terreur. Moins bordélique, mieux maîtrisé.
On en a pour son argent avec des punchlines qui tuent («
Machete don’t text », «
God has mercy, I don’t »), des détails jubilatoires («
And introducing Don Johnson », Machete échappant à la mort grâce à la présence d’une balle reçue antérieurement), du gore généreux (Machete suspendu à des tripes), des pépées pas farouches, du nibard joyeux (Lindsay Lohan !) et des clins d’œil sympathiques (She a le flingue du Mariachi) .
La richesse du film tient pour beaucoup à son casting haut de gamme :
- De Niro s’éclate en sénateur redneck bien xénophobe. Ses spots de campagne sont de grands moments de poilade
- Saumon Agile, qui joue presque son propre rôle, est ici assez impliqué et convainc en méchant (il est tout à fait à la démesure du film). Si j’ai bonne mémoire, Panda Vigoureux avait d’ailleurs déjà croisé Danny Trejo dans un de ses nombreux DTV.
- Jeff Fahey est décidément un acteur que j’apprécie beaucoup. Un concentré de couillitude que j’ai vraiment découvert grâce à
Lost (Lapidus, c’est lui).
- Michelle Rodriguez n’a jamais été aussi bandante qu’à la fin de Machete ! J’adore son charme guerrier
- Toujours sympa aussi de revoir Cheech Marin, ici en Padre flingueur.
Seul regret au niveau de la distribution : un Tom Savini sous-exploité. Rodriguez l’avait beaucoup mieux employé dans
Une nuit en enfer (Sex Machine forever !). Dommage.
A l’arrivée, film bien sympathique (même si j’en attendais un peu plus, sans doute trop).
En attendant
Machete Kills et
Machete Kills Again 