Page 1 sur 1

Splice (Vincenzo Natali - 2009)

Posté : 24.04.2007 - 11:32
par Pp79
De retour à la science-fiction, Vincenzo Natali a finalement trouvé des producteurs aptes à l’aider à matérialiser sa vision des « Bonnie et Clyde de la génétique », comme il se plaît à le dire. Dans Splice, il suivra les expériences pas vraiment légales de deux scientifiques jouant avec Dame Nature en couplant des ADN d’animaux avec ceux d’humains. Quand on sait en plus que Guillermo Del Toro œuvre à la production, le projet s'annonce sous les meilleures auspices.
Source : EL


Miam :twisted:

Posté : 24.04.2007 - 11:51
par dino VELVET
Un réalisateur que j'aime beaucoup.

J'aimerai aussi qu'il soit plus actif :lol:

Posté : 24.04.2007 - 11:55
par Pp79
Il est du sud, donc il prend son temps :wink:

Posté : 24.04.2007 - 13:16
par snake_7
Encore un Corse :eek:

Re: Splice - Vincenzo Natali - 200?

Posté : 24.08.2011 - 19:13
par dino VELVET
Pour son quatrième long-métrage, Natali délaisse le film concept (dont les limites l’ont parfois piégé) pour s’atteler une œuvre de SF intimiste et organique.

Splice, un métrage qui évoque furieusement l’œuvre d’un autre cinéaste canadien : David Cronenberg :idea:

La séquence de présentation des deux vers hybrides est d’ailleurs le passage le plus cronenberg-ien qu’on ait vu depuis des années :!:

Un script dense et intelligent. Vraiment bien fichu :)

L’intrigue brasse à la fois des grandes thématiques comme le mythe de l’apprenti sorcier, le complexe de Dieu, la bioéthique, l’identité génétique et des sujets plus intimistes comme la maternité ou l’éducation.

Des thèmes qui s’imbriquent super bien entre eux :idea:

Comme chez Cronenberg (on y revient), on retrouve un mélange délétère entre corps, sexe et science.

Plus que celle d’une bien étrange petite famille, Splice est avant tout l’histoire d’un triangle amoureux tordu, bizarroïde (surtout lorsque l’on en apprend davantage sur l’ADN de Dren …).

Parallèlement à la croissance accélérée de la créature, la tension sexuelle se fait de plus en plus prégnante, les relations de plus en plus troubles (cf. le discours de Clive à Elsa lorsqu’il revient à son appartement après avoir été surpris).

Au-delà du cinéma de Cronenberg, j’ai aussi pensé au Jenifer de Dario Argento, une œuvre flippante qui se posait là dans le registre sexe + monstruosité.

Comme le personnage hybride (une vraie réussite en matière de design ! 8)), le métrage connaît une poussée inexorable. La sensation de malaise est comme proportionnée à la taille de la créature.

La taille de Dren augmente, sa force physique s’accroît (sans parler de ce putain de dard !). Elle devient de plus en plus puissante mais aussi de plus en plus mauvaise (le chat) … :?

Pour Elsa et Clive (excellents Sarah Polley et Adrien Brody), ça signifie de moins en moins d’ascendant, physique puis moral.

Un cap est franchi au moment où l’on sent que les deux créateurs ne sont plus en mesure de tuer la créature si besoin. Là, ça devient assez terrifiant :peur:

Un crescendo terrible qui est pourtant loin d’être terminé (je n’en dit pas plus).

Pour finir, j’ai adoré le caractère hautement symbolique des principaux décors du film (on se croirait chez Lumet !) : on commence dans un labo high-tech, on continue dans une aile abandonnée (au sous-sol du même bâtiment) et on finit dans une vieille grange isolée. A chaque fois, c’est plus grand, plus encombré. De plus en plus honteux, de plus en plus caché :idea:

A l’arrivée, un film de SF très abouti et prenant.

Vincenzo Natali est, lui aussi, passé symboliquement au niveau supérieur :P

Re: Splice - Vincenzo Natali - 200?

Posté : 25.08.2011 - 09:17
par BouBout
Très bonne critique pour un très bon film.
:wink:

Re: Splice - Vincenzo Natali - 200?

Posté : 26.09.2020 - 09:08
par dino VELVET
Revu hier soir avec grand plaisir :P

Une œuvre organique et dérangeante.

Le meilleur Cronenberg depuis des lustres :mrgreen: