Clint Eastwood - bilan carrière
Posté : 04.03.2009 - 17:54
Avec la sortie et le succès immense de son dernier opus,Gran Torino, l'occasion est belle pour évoquer la carrière d'un salopard de squelette décharné appellé Clint Eastwood,80 piges ,60 films en tant qu'acteur,30 en tant que réal, une carrière,une gloire et une longévité exceptionnelle ,comparable à 3 ou 4 vies d'hommes...
De Blondain à Dirty Harry ,soit de star-bis à réac actionner,de soldat immoral au language fleuri (de l'or pour les braves !!) au cow boy vengeur et laconique, de vieux routard des studios à romantique épicurien, de flic amer à humaniste en fin de vie ; Eastwood ou l'éternel millésime .
Acteur-culte donc s'il en est Clint Eastwood a très tôt décidé de se diversifier et se tourner vers la réalisation ,avant de peu à peu maitriser "son cinéma" de A et Z : interprétation,réalisation,production.
Un cumul des mandats (homme-orchestre c'est plus joli)qui constitue déjà une rareté en soi mais qui confine à l'exception au regard de la qualité de l'ensemble.
Aussi son dernier enfant né en 2009 et notamment ce rôle de vieillard acariâtre et raciste qui renoue avec la vie au contact de jeunes asiatiques revêt évidemment une dimension personnelle pour Clint qui a traversé les âges ,les époques en faisant constamment évoluer son regard sur les autres, son cinéma, son interprétation.
A ce titre le raccourci "radical de droite '70" à "humaniste 90-00" qu'on a tendance à évoquer ne me satisfait pas car ce serait oublier que ses premiers films de réal étaient déjà des œuvres subtiles, touchantes (Josey wales, l'homme des hautes plaines,Bronco billy et surtout Honky tonk man qui a plus de 25 ans).
De la même façon le classicisme auquel on l'associe naturellement me parait lui aussi pas évident : né en tant que star dans le western spaghetti ,contraction monstrueuse et géniale du western de l'âge d'or et des problématiques sociales et politiques contemporaines (sans parler d'approches formelles radicalement différentes) , Eastwood a toujours autant dans son jeu que dans son cinéma incarné « la contradiction » d’un genre que Leone, Sollima et autres Corbucci ont sublimé.
Il a marché en suspension entre ces deux visions de cinéma (lumière et obscurité, confort et inconfort, rigueur et plaisir, valeurs et faiblesses) et les a fait avancer toutes les 2 ,devenant autant un précurseur qu’un inclassable .
Ainsi faut-il rappeler que son premier film, Play misty for me (1972)est une peinture des félure de l'ame qui n'a rien d'académique et qu'il y fait par ailleurs déjà largement explosé le perso de héros macho du Dirty Harry auquel on l'associera tel un Charles Bronson avec Le justicier dans la ville pendant des décennies ...
Une image qu' il alimentera néanmoins par le suite en jouant ou en réalisant moults films d'action aux qualités inégales (à signaler les très bons, l'épreuve de force (sommet délirant du genre!), et la sanction mais qui loin de l'enfermer dans un cinéma démontrent son appétit ,sa diversité,son ouverture !!
Une ouverture que prouve l'éclectisme de sa filmographie et sa propension à faire se succèder "films de commande" assez impersonnels (Firefox,le maitre de guerre, la Relève, Créance de sang, Space Cow boys ,les Pleins pouvoirs, Jugé coupable... ), projets intimistes ( sur la route de madison,bird, chasseur blanc-coeur noir, un monde parfait...gran torino ) et projets ambitieux,d'ampleur tels Impitoyable,Mystic river, Million dollar baby,l'échange ou le diptyque (au concept fabuleux) Mémoires de nos pères et Lettres d'iwo jima que j'ai pas encore vu...
La presse spécialisée,les critiques ,le public semble depuis 4-5 ans et le fabuleux Mystic river (peut être son plus grand film,objectivement) et le boulversant Million dollar baby découvrir l'animal, le cinéaste, et l'esthète.
Il devient à la mode,on parle d'aboutissement ,d'épanouissement alors qu'à mon sens ça fait déjà 15 ans (depuis le crépuscule magnifique d' Impitoyable et les envolées d' un monde parfait (mes deux préferés du maitre)) que l'homme est à son sommet, à la plénitude de ses moyens,de son talent.
Alors je m'agaçe un peu et je persiste à trouver cet hommage unanime un peu idiot, consensuel alors même que Gran Torino m'apparait tout sauf un chef d'oeuvre.
Maintenant cela n'a que peu d'importance,surtout si ça donne les moyens (financiers et pas en terme de liberté de création qu'il a acquis depuis longtemps déjà)à Eastwood de réaliser pleins d'autres projets ,ça va sans dire...
Ensuite Gran torino marque aussi et c'est déjà tellement extraordinaire le retour de Eastwood acteur alors qu'il avait décidé de tirer sa réverence après Million dollar baby.
Et très honnetement le simple fait que les années et le destin fassent qu'un jour Eastwood et sa ganache d'ange de la mort quittent définitivement les écrans me parait absolument insupportable...
Pas vous ?? vos opinions sur le maitre ?? vos films preferés ??
De Blondain à Dirty Harry ,soit de star-bis à réac actionner,de soldat immoral au language fleuri (de l'or pour les braves !!) au cow boy vengeur et laconique, de vieux routard des studios à romantique épicurien, de flic amer à humaniste en fin de vie ; Eastwood ou l'éternel millésime .
Acteur-culte donc s'il en est Clint Eastwood a très tôt décidé de se diversifier et se tourner vers la réalisation ,avant de peu à peu maitriser "son cinéma" de A et Z : interprétation,réalisation,production.
Un cumul des mandats (homme-orchestre c'est plus joli)qui constitue déjà une rareté en soi mais qui confine à l'exception au regard de la qualité de l'ensemble.
Aussi son dernier enfant né en 2009 et notamment ce rôle de vieillard acariâtre et raciste qui renoue avec la vie au contact de jeunes asiatiques revêt évidemment une dimension personnelle pour Clint qui a traversé les âges ,les époques en faisant constamment évoluer son regard sur les autres, son cinéma, son interprétation.
A ce titre le raccourci "radical de droite '70" à "humaniste 90-00" qu'on a tendance à évoquer ne me satisfait pas car ce serait oublier que ses premiers films de réal étaient déjà des œuvres subtiles, touchantes (Josey wales, l'homme des hautes plaines,Bronco billy et surtout Honky tonk man qui a plus de 25 ans).
De la même façon le classicisme auquel on l'associe naturellement me parait lui aussi pas évident : né en tant que star dans le western spaghetti ,contraction monstrueuse et géniale du western de l'âge d'or et des problématiques sociales et politiques contemporaines (sans parler d'approches formelles radicalement différentes) , Eastwood a toujours autant dans son jeu que dans son cinéma incarné « la contradiction » d’un genre que Leone, Sollima et autres Corbucci ont sublimé.
Il a marché en suspension entre ces deux visions de cinéma (lumière et obscurité, confort et inconfort, rigueur et plaisir, valeurs et faiblesses) et les a fait avancer toutes les 2 ,devenant autant un précurseur qu’un inclassable .
Ainsi faut-il rappeler que son premier film, Play misty for me (1972)est une peinture des félure de l'ame qui n'a rien d'académique et qu'il y fait par ailleurs déjà largement explosé le perso de héros macho du Dirty Harry auquel on l'associera tel un Charles Bronson avec Le justicier dans la ville pendant des décennies ...
Une image qu' il alimentera néanmoins par le suite en jouant ou en réalisant moults films d'action aux qualités inégales (à signaler les très bons, l'épreuve de force (sommet délirant du genre!), et la sanction mais qui loin de l'enfermer dans un cinéma démontrent son appétit ,sa diversité,son ouverture !!
Une ouverture que prouve l'éclectisme de sa filmographie et sa propension à faire se succèder "films de commande" assez impersonnels (Firefox,le maitre de guerre, la Relève, Créance de sang, Space Cow boys ,les Pleins pouvoirs, Jugé coupable... ), projets intimistes ( sur la route de madison,bird, chasseur blanc-coeur noir, un monde parfait...gran torino ) et projets ambitieux,d'ampleur tels Impitoyable,Mystic river, Million dollar baby,l'échange ou le diptyque (au concept fabuleux) Mémoires de nos pères et Lettres d'iwo jima que j'ai pas encore vu...
La presse spécialisée,les critiques ,le public semble depuis 4-5 ans et le fabuleux Mystic river (peut être son plus grand film,objectivement) et le boulversant Million dollar baby découvrir l'animal, le cinéaste, et l'esthète.
Il devient à la mode,on parle d'aboutissement ,d'épanouissement alors qu'à mon sens ça fait déjà 15 ans (depuis le crépuscule magnifique d' Impitoyable et les envolées d' un monde parfait (mes deux préferés du maitre)) que l'homme est à son sommet, à la plénitude de ses moyens,de son talent.
Alors je m'agaçe un peu et je persiste à trouver cet hommage unanime un peu idiot, consensuel alors même que Gran Torino m'apparait tout sauf un chef d'oeuvre.
Maintenant cela n'a que peu d'importance,surtout si ça donne les moyens (financiers et pas en terme de liberté de création qu'il a acquis depuis longtemps déjà)à Eastwood de réaliser pleins d'autres projets ,ça va sans dire...
Ensuite Gran torino marque aussi et c'est déjà tellement extraordinaire le retour de Eastwood acteur alors qu'il avait décidé de tirer sa réverence après Million dollar baby.
Et très honnetement le simple fait que les années et le destin fassent qu'un jour Eastwood et sa ganache d'ange de la mort quittent définitivement les écrans me parait absolument insupportable...
Pas vous ?? vos opinions sur le maitre ?? vos films preferés ??