Elephant,titre curieux,deux origines:un doc de la télé anglaise dont je sais peu sauf qu'il filmait déjà les gens de dos ,et une légende indienne,celle de cinq aveugles amenés à toucher chacun une partie d'un éléphant,et à deviner à chaque fois un objet différent,une métaphore pour dire que certains problèmes ,questions,ne peuvent être compris que dans leur globalité,si on a tous les éléments en main .
Le temps est suspendu,circulaire,croise et recroise personnages (?),plus vrais que nature,contemplés dans leur quotidien,leur routine,leur univers,l'école,lieu saint,avec son silence,ses dogmes,ses dieux et ses pariahs.
La beauté règne en maître ,habits de lumière ,visages angéliques,plans composés,ralentis,écrasante et amorale;l'émotion affleure mais ne perçe pas,désincarnée et pas à l'ordre jour,instants,fugitifs, mis à part:deux ados-meurtiers s'étreignent sous une douche,échangent un premier baiser,une autre noue ses laçets sous les colibets puis disparait,un autre est soudain assourdi par le bruit des autres,les raisons de la colère ?,un autre traverse l'école apaisé et embrasse la mort ....
La caméra suit,lèche les nuques,épouse les contours ,silhouettes frêles ou décidées,épée de Damoclès fantômatique,ouatée,comme accordant un ultime répit,la voie vers la rédemption, la neutralité (?),la distance....désarmante .
Parfois pesant,presque abscons puis soudain anecdotique,
Elephant est une épure absolu,un chef d'oeuvre plastique,lavé de tout jugement( ?),porteur d'une grâce,d'une insolente élégance alors qu'on attendait d'un tel récit,la foudre,le feu et la haine .
La fusillade dérange mais pas comme on l'aurait cru,le choc est garanti .
En tout cas c'est très beau .
Et c'est peut-être aussi très fort .
Autant le dire tout net,je sais pas comment le prendre ce film....alors je brode .
