Man to man

Tout ce qui concerne le cinéma...

Modérateur : dino VELVET

Avatar du membre
Soundjata
Black Panther
Messages : 743
Enregistré le : 06.01.2005 - 03:05
Localisation : Au sein de mon Empire

Message par Soundjata »

blame a écrit :
Soundjata a écrit ::roll: :roll: :roll:
+ 1000000
Et si on leur rafraishissait un peu la mémoire, dis ?
Aussi je me permets au passage de "préciser" la pensée du grand Sachem.

En effet, il ne faudrait pas perdre de vue que Greystock, c'est le mythe de Tarzan dans ce qu'il a de plus sublimé. Traduction : la mythitification de la suprématie de la race blanche.
Ah Tarzan et ses bons vieux clichés coloniaux de l'époque, où il était de bon ton de prouver que même élevé dans la jungle en milieu sauvage par des singes (même pas par des noirs, trop incapables qu'ils étaient n'est-ce pas), un blanc se devait de parler un anglais américain parfait et sans accent et de devenir l'être le plus important sur la hiercharchie animal une fois devenu adulte, mais aussi d'être l'homme le plus respecté des peuplades alentours.
Une sorte de Marvel hero version jungle africaine, mais qui se devait bien entendu d'être blanc et anglosaxon (protestant ?), sautant de liane en liane à défaut de pouvoir voler, et jouissant d'une cage thoracique lui servant de sirène d'alerte générale. D'où le choix qui fut fait de prendre, à l'époque du premier film du nom, un nageur olympien (champion de son état) qui n'a rien à envier au idoles de la Grèce Antique.
Bref, tout ceci pour flatter l'ego du WASP de base et offrir du même coup une image caricaturale de l'Afrique et des peuples qui y résident que même les Noirs-Américains se devront de gober et d'accepter l'infériorité de leur cousins restés à l'état sauvage en Afrique. Car il est en effet de croire à l'époque qu'il valait mieux être né Noir Américain humilié et ségrégé plutôt qu'Africain libre vivant en harmonie avec la nature, c'est bien connu.
Cf, Racines la série télé et When We Were Kings (scène dans le cockpitt de l'avion d'Air Afrique) qui auront tôt fait de remettre les pendules à l'heure à ce sujet.
Sauf que cette fois-ci, à défaut d'avoir à disposition un modèle du parfait nageur aryen, on a eu droit au strabique ventripotant franco-suisse, comme quoi on ne fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie.


Tandit que Man To Man ne parle jamais que de la réalité sordide des Zoos Humains, et de la désumanimation des gens qui se retrouvaient ainsi bestialisé, de préférence sous couvert de faire avancer la science à coup de recherches anthropologiques.
Un film sensé dénoncé et justement démythitifié les discours gobinesques sur "l'inégalité des races humaines".

Connaissant bien le sujet, je n'aurais hélas pas appris grand chose dans ce film.
Cependant, pour une oeuvre quasi-intégralement réalisée, interprétée et surtout financées par et pour les Occidentaux, ce film s'avère même d'une rare témérité.
On ne saurait en effet lui reprocher d'enfoncer des portes ouvertes, bien au contraire. Ce serait même une erreur fatale de le croire concernant un sujet aussi grave n'ayant jamais fait l'objet d'une oeuvre de fiction aussi léché et aussi brillamment interprété (la VF s'avérant en effet une véritable catastrophe à ce sujet).
Je n'hésiterais pas à dire que Man To Man est tout simplement une oeuvre de salubrité public, tant sont encore trops nombreuses les personnes pour qui tous ces pans obscures de notre passé étaient encore parfaitement inconnus, au mieux bien enfoui dans l'inconscient collectif.
J'ai encore en mémoire les cris horrifiés du public lorsque le scientifique cinglé s'apprête à avorter Likola.
Je passe sur les applaudissement du public à la fin scène de l'inversion des rôles avec la capture du caucasien par les pygmées. Tout un symbole.
Image
Répondre