Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour.
Bien aimé
Rétrospectivement, le succès du film ne doit surtout pas faire oublier à quel point The artist était, à la base, un pari couillu, une opération kamikaze.
Faire un film NB (!) et muet (!!) à une époque où le long-métrage lambda est gavé d’effets spéciaux numériques et où les studios misent tout sur la 3D, ça ressemble presque à du suicide pur et simple.
On ne saluera donc jamais assez l’audace de Thomas Langmann, un producteur avec des cojones maousses ! Voilà un monsieur qui fait honneur à la profession
En tout cas l’exercice est une réussite.
Paradoxalement, en reprenant des procédés presque préhistoriques à l’échelle de l’histoire du cinéma, Michel Hazanavicius va signer un titre empreint d’une certaine fraîcheur.
Parmi les gros points forts du film, je relèverai :
- des idées de mise en scène intéressantes : cf. le moment où George Valentin croise Peppy Miller dans une pièce pleine d’escaliers (lui descend, elle monte …) ou les deux passages sonorisés (procédé simple mais rudement efficace)
- une interprétation au poil (juste ce qu’il faut de too much pour coller aux canons du jeu d’acteur à l’époque du muet)
- son côté déclaration d’amour au cinéma et à l’Hollywood(land) d’antan
- l’hommage raffiné à plein de classiques (Sunset Boulevard en tête)
Un pari fou … et un bon film à l’arrivée.
Chapeau.