Sinon:
Le hasard fait parfois bien les choses avec la sortie simultanée de deux œuvres d’auteurs talentueux aux styles atypiques et traitant de l’avenir sombre de deux célébrissimes justiciers masqués dans un monde ultra sécuritaire et fortement fliqué :

Batman année 100 se situe en 2039, dans une amerique ou tout se sait, tout s’observe, tout est fiché, une seule et unique chose reste un mystère pour tous au grand dam des fédéraux et des gouvernants : le « Batman de Gotham », une légende urbaine qui remonterait peut être à un siècle et dont l’existence est ouvertement mise en doute par les autorités, jusqu’au jour ou cet homme masqué (ou est ce un monstre ?) est accusé du meurtre d’un agent fédéral…
Le style de Paul Pope non conventionnel (entre comic indep’ et scène européenne) pourra peut être déplaire mais on ne pourra qu’apprécier l’ambiance sombre à souhait ainsi qu’une histoire qui lorgne parfois du coté de V pour Vendetta…

Le constat est encore plus déprimant dans Spider-Man : L’empire du monstrueux Kaare Andrews (déjà dessinateur du formidable « Dr Octopus : Année 1) : Dans un futur indéterminé mais probablement proche, Manhattan est devenue une cité indépendante et le « super crime » éradiqué au prix d’une politique de répression sauvage et d’isolationnisme extrême, (le prochain projet du maire étant d’établir une « toile » autour de la ville).
C’est ici qui vit un Peter Parker démoli, usé, amer et vieilli avant l’age coincé dans un boulot minable…
Spider-man est loin derrière lui et il assiste passivement aux exactions des milices municipales, jusqu’au jour ou il reçoit la visite d’un vieil « ami »…
L’hommage au Dark Knight de Miller est revendiqué et assumé mais l’histoire reseve suffisamment de bonnes surprises (notement quand au destin de certaines vielles connaissances) pour éviter la bête repompe, et le style d’Andrews fait une fois de plus des merveilles : hautement recommandé !