Pourquoi toujours employer des termes pareils ? A t'entendre, passer de Petersen à Stone, c'est tomber de Charybde en Scylla...
Enfin bref. Vu Troy, que j'attendais de pied ferme depuis le début.
Au final, je rejoins presk entierement le point de vue de notre cher Colonel. Le terme patchwork est precisement celui qui m'est venu à l'esprit pendant la projection. En fait, ca manque cruellement de liant, de fluidité, et je vous parle meme pas de l'émotion.
Les cotés indéniablement réussis du film concernent le visuel et les scenes de batailles/combats. Donc visuellement, c'est tres, tres, flatteur pour les rétines, surtout les vues surplombant Troie, etc etc... Ensuite, coté baston, les batailles sont vraiment rangées en bon ordre. La melée est vraiment entremêlée de partout, c'est tassé de partout, et y'a comme ca que c'est bon. Les combats singuliers sont sympathiques, particulierement celui entre Hector et Achille, qui est rythmé, sec, brutal, bref en un mot efficace. La chute de Troie est aussi tres reussie.
En dehors de ca, pas grand chose à se mettre sous la dent. On nous ressasse pendant pres de 3 plombes l'ambition forcenée d'Achille, la vilenie perfide d'Agamemnon, tout en passant presk entierement sous silence la partie la plus intéressante et la plus fondamentale qui habite ce mythe : la destinée. Le fait que tous les personnages ne sont que des acteurs du drame noué par les Dieux de l'Olympe.
Faire apparaitre l'enlèvement d'Hélène comme une vulgaire amourette entre beaux jeunes gens, c'est décapiter le récit (meme si je reconnais parfaitement que le titre du film, c'est "Troie" et pas "L'enlevement d'Helene"). Heureusement qu'on explique bien que cet evenement est le pretexte completement fallacieux qu'Agamemnon attendait pour lancer ses troupes à l'assaut de la cité imprenable, mais bon, tout de meme. Le fait que tous ne soient que les jouets des Dieux et des destinées qui leur sont imposées n'est que tres brievement evoqué par Achille quand il explique à Briseis qu'il n'a jamais choisi son chemin de guerrier mais qu'il est né pour ca.
Le probleme est donc que l'histoire avance par à coups. On va s'attarder sur des points de details et avancer à grand pas sur les fondements de l'histoire, et c'est le plus pénible.
Parce que je veux bien etre tolerant, mais nous sabrer la Guerre de Troie en un vulgaire sejour touristique en Turquie durant 3 semaines, alors qu'elle s'etira sur une dizaine d'années, c'est bien joli, mais ca fait un peu Blitzkrieg pour le coup.
Hormis les scenes de bataille, la mise en scene est lourdingue au possible, la musique fait vraiment penser à un jingle pour la cérémonie des Oscars passé en boucle et on a aussi droit à de bonnes répliques bien nanares.
Mais le tableau n'est pas completement noir. Certains points sont vraiment sympas tout de meme. Eric Bana, meme s'il a tjs l'air aussi constipé (fautdrait songer à le faire tourner avec Antoine Fuqua, ha ha ha

) sauve le film pratiquement à lui tout seul en nous incarnant a la perfection un Hector droit dans ses bottes. Sean Bean complete le tableau d'honneur du casting avec un Ulysse lui aussi parfait en diplomate et stratège en chef des armées grecques. Diane Kruger est vraiment crédible en plus belle femme du monde, les Augures racontent n'importer quoi, et Ajax est vraiment tres fort, mais on n'a pas idée d'appeller qq'un par un nom de lessive
Peter O'Toole est parcheminé a souhait et fait un Priam bien au bout du rouleau. Orlando Bloom fait le minet de service comme il se doit, mais c'est aussi le role qui veut ca. Brian Cox est sardonique à souhait en Agamemnon, mais ca finit par virer a la soupe à la grimace à la fin.
Je ne parlerai pas de Brad Pitt en bien ou en mal, il fait son job de superhéros syndical. Reste juste qu'on montre son personnage sous un jour invincible en combat singulier, facon je suis le meilleur, mais j'aurais aimé voir le fait qu'il etait censé etre invulnérable grâce à son petit plongeon dans le Styx et que son TALON, et non son TENDON, etait son seul point faible, exploité par Pâris a l'aide d'une fleche empoisonnée. Parce que les métaphores, C bien joli, mais un peu de pragmatisme de temps en temps, ca fait pas de mal non plus
Reste aussi qu'on parle bcp des Dieux, mais ca s'arrete là. On parle du fait qu'il faut les respecter, qu'il faut pas les contrarier, etc etc, mais a aucun moment l'accent n'est mis sur leur implication dans l'histoire, et je trouve ca dommage. Comme si Petersen avait eu peur de devoir les incarner a l'image et de perdre de la credibilite passke "tout le monde sait" que les Dieux grecs n'existent pas
Enfin voilà pour le moment. Une semi-déception donc.
5/10
PS : Sinon, faut qu'ils arrêtent avec les bûchers téléscopiques, ca va finir par virer à l'obssession cette histoire.
PPS : la palme de la réplique la plus fun du film revient à Agamemnon quand il "offre" Briséis aux soldats de son armée... Une preteresse vierge pour 50 000 hommes... Ca fait un sacré gang bang...
PPPS : tant que j'y suis, je ne saurais trop vous recommander d'ecouter l'opéra-bouffe d'Offenbach racontant l'enlèvement d'Hélène et qui s'intitule "La Belle Hélène". C'est genial a ecouter et c'est tres drole.
PS4 : quand Diane Kruger sera fatiguée de son Guillaume Canet de mari, je suis preum's sur la liste des prétendants. J'ai dit
