David Simon, Eric Overmeyer et le regretté David Mills (à qui la série est dédiée).
Trois plumes brillantes
Les grands architectes de
The Wire à nouveau au travail.
Et voilà
Treme (prononcez Trémé), de l’or en barre. Une série intelligente avec un cœur gros comme ça.
Nous sommes trois mois après le passage de l’ouragan Katrina. La Nouvelle Orléans essaie de se relever. Le pouls est faible mais la ville est toujours vivante.
Pas de grand arc narratif si ce n’est cette thématique globale de la reconstruction (des personnes avant tout) post-traumatique.
Le portrait d’une ville (et surtout d’un quartier) à travers ses habitants. Un peu une variante « South » et volontairement moins ample de
Sur écoute.
On suit le quotidien de musicos (plus ou moins prestigieux), d’un chef cuisinier, d’une propriétaire de bar, d’un prof de fac, d’une avocate, d’un flic, d’un chef indien de Mardi Gras, d’un gros glandeur follement amoureux de sa cité, etc.
Ceux qui sont partis. Ceux qui sont restés. Ceux qui veulent partir. Ceux qui sont revenus.
Des tranches de vie(s) savoureuses, souvent amenées à se croiser de près ou de loin.
Comme une marque de fabrique de ses créateurs géniaux (le syndrome
The Wire),
Treme affiche une superbe galerie de personnages (même celui de Sofia Bernette, une adolescente de quinze ans, sonne ultra juste) et une direction d’acteurs à tomber sur le cul
Déjà, on retrouve deux des acteurs les plus classe de la galaxie :
- Wendell « Bunk Moreland » Pierce (comédien originaire de La Nouvelle Orléans) qui incarne ici Antoine Batiste (yeah !), un joueur de trombone très cool
- Clarke « Lester Freamon » Pieters qui joue « Big Chief » Albert Lambreaux, le chef ultra digne d’un groupe d’indiens de Mardi Gras
Pour les fans de
The wire, il y a aussi, beaucoup plus brièvement, le mec qui jouait Prez’ et celui qui interprétait le coach désintox’ de Bubbles (en guitariste cajun).
Echappée elle aussi d’une série HBO (
Deadwood), Kim Dickens est parfaite en chef de restaurant qui rencontre de sérieux problèmes financiers (alors que la clientèle est là, désespérant).
A noter la présence d’acteurs davantage rompus au grand écran mais qui se coulent parfaitement dans l’affaire : John Goodman («
Fuck You fuckin’ fucks ! »), Melissa Leo et David Morse.
Pas mal de musiciens font aussi des apparitions fort sympathiques (j’adore Kermit Ruffins !
).
Sinon, je suis tombé grave amoureux du personnage d’Annie et de son interprète (une violoniste émérite qui fait ses débuts à l’écran) : Lucia Micarelli
Joliment mise en image (parfois par des réals célèbres comme Ernest Dickerson ou Brad Anderson), la série transpire la vie et l’amour de la musique (une musique qui balance à mort, à des années lumière du jazz balai dans le cul pour bobos parisiens
).
La Nouvelle Orléans. Une coolitude. Un art de vivre. Jamais cette cité n’aura été aussi bien dépeinte à l’écran (de l’aveu même de ses habitants)
Treme a aussi le don d’envoyer des belles piques politiques (les HLM non sinistrés qui restent pourtant fermés) mais surtout des sacrés directs au cœur (le minibus Katrina Tour, les camions morgues, le gros blues de Cray Bernette, les soucis financiers du Desautel’s, l’évolution du couple Sonny / Annie).
C’est gavé d’émotion(s) et parfois triste à chialer (putain, je ne me suis toujours pas remis d’un certain mot dans un certain portefeuille
).
The Wire ? Vu. Excellent.
Generation kill ? Vu. Excellent.
Treme ? Vu. Excellent.
The Corner ? Dans mes étagères. Soon (miam miam
).
Homicide ? Pas vu (trouvable avec des sous-titres français ???).
Message d’une personne redevable à une autre de lui avoir fait découvrir
Sur écoute par forum interposé : Death’, faut vraiment que tu te cales
Generation Kill et
Treme !
Les autres, vous pouvez foncer aussi, c'est du très bon