Edward Douglas, envoyé par l'ONU pour négocier un traité de paix en Asie, est victime d'un accident d'avion. Il est sauvé par Montgomery, jeune savant qui accompagne sur un bateau une mystérieuse cargaison d'animaux vers une île perdue dans l'océan. Arrivé à bon port, le jeune homme rencontre le docteur Moreau, brillant généticien, propriétaire de l'île et sa fille, Aissa.
Un titre bourré de défauts mais ... que j’aime bien !
Un film malade, chaotique et décadent.
Un œuvre tourmentée dont la genèse torturée mériterait largement qu’on y consacre un documentaire
Petit rappel des faits ...
Viré par le studio alors que les prises de vue ont déjà commencé, le réalisateur initial (Richard Stanley) reviendra sur le plateau, déguisé en homme-bête, afin d’espionner son remplaçant (le vétéran John Frankenheimer) !
Les réécritures de script s’enchaîneront au jour le jour, chacun souhaitant y mettre sa patte.
L’ambiance sur le tournage sera hyper houleuse.
Kilmer (miné par son divorce) fera chier tout le monde. Plus tard, Frankenheimer aura cette phrase : « Il y a deux choses que je ne ferai pas dans ma vie. La première est de gravir l’Everest. La seconde est de refaire un film avec Val Kilmer. »
Quant à Brando (affecté par la disparition de sa fille), il sera obligé de se faire souffler tous ses dialogues dans une oreillette !
En résulteront deux prestations out of this world
Comme quoi, pas besoin d’être grimé en animal pour être mauvais comme un cochon ...
David Thewlis (qui, lui, fait un travail honorable) sera tellement énervé par l’expérience qu’il boycottera la première du film.
A sa sortie, le film fera un joli bide et sera un morceau de choix pour les Razzie awards.
Voilà pour l’affaire, mais j’en oublie sans doute.
Moi, je l’aime bien cette Ile du docteur Moreau.
Je trouve que cette fabrication troublée permet au métrage de faire corps avec son sujet.
Le film lui-même est un monstre, une créature mutante.
Difficile de mieux coller au thème
Je considère d’ailleurs que la plus grande qualité du film est cette ambiance barrée, moite, délétère que l’on doit justement à cet incroyable tournage.