
Date de sortie : 17 Janvier 2007
Réalisé par Frédéric Schoendoerffer
Avec Benoît Magimel, Philippe Caubère, Béatrice Dalle, Olivier Marchal...
Genre : Policier
Durée : 1h 47min.
Mon avis :
Vu en avant-première jeudi soir, Truands de Frederic Schoendoerffer est une véritable plongée au coeur du grand banditisme parisien. Un vrai film de voyous, sans concessions, ni pincettes où tout le monde baise tout le monde. Pas de fascination non plus pour ce milieu, juste une sorte de radioscopie d'une réalité souterraine mais pourtant pas si lointaine. Ouvrez Le Parisien par exemple, vous y trouverez deux pages de faits divers tous plus sordides les uns que les autres. Dans Truands, Claude Corti (P. Caubère), 50 ans, est l'un des rares hommes de pouvoir du métier. Proxénétisme, trafic de stupéfiants, faux billets, voitures, rackets, braquages, il sait tout ce qu'il se passe dans sa zone d'influence et prend une commission sur tout. Malgré le lien quasi paternel qui l'unit à Franck (B. Magimel), les affaires se dérèglent et de nouvelles têtes s'affirment... Qui joue pour qui ? A qui faire confiance?...
Certaines scènes sont évidemment ultra-violentes mais elles sont légitimes. Schoenderffer n'idéalise pas, il retranscrit. Mieux, il rend compte de la dérive de la société en général. Brut de décoffrage mais sans en mettre plein la vue non plus... L'immersion est totale, le spectateur est bousculé, gêné aussi. Il cherche un héros, il n'en trouve pas. Il cherche des larmes, des remords, que nenni ! Outre la justesse de son propos, Truands est avant tout emmené par un casting aux petits oignons. Philippe Caubère que nous n'avions plus vu sur la toile depuis La gloire de mon père et Le château de ma mère, incarne avec force, conviction et brio, un parrain des plus vereux. Plus nuancé sont les personnages de Benoit Magimel, Olivier Marchal et Béatrice Dalle mais chacun apporte sa gueule, son charisme et sa palette au long métrage. On note aussi avec plaisir que l'excellent Tomer Sisley ait d'autres cordes à son arc que le stand-up.
Reste que ce film n'est pas à mettre entre toutes les mains et ne plaira pas à tout le monde. Invité à l'avant-première, j'y suis allé sans attentes particulières et j'en suis ressorti pleinement satisfait. Etant humain et bien élevé, j'aurais bien sûr aimé que la femme soit un peu plus qu'un simple objet dans ce film mais il m'a aussi ouvert les yeux sur une certaine réalité. Schoendoerffer ne fait pas de courbettes, bien plus encore que dans Scènes de crimes (son tout premier film), il met le doigt là où ça fait mal.