Angel A - Luc Besson - 2005

Tout ce qui concerne le cinéma...

Modérateur : dino VELVET

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dino VELVET
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Message par dino VELVET »

L'article qui a valu un procès à la revue Brazil (procès que Besson a perdu par ailleurs).
BESSON M’A TUER… MON CINÉMA

Pour une année qui s’annonce riche en évènements dans la vraie vie (Irak, Al Quaida, économie, retour de le lutte des classes, quelle gauche ?, quelle révolution ?, un nouveau Houellebecq peut-être, etc) il semblait juste de remettre les pendules à leur place pour celui qui est devenu le chantre du cinéma commercial français. À l’américaine.

Besson n’est pas un cinéaste, c’est un compileur, une éponge qui restitue à un public sec de rêves et d’aventures le pauvre jus qu’il aura pris la peine d’absorber dans dix autres productions.


Besson n’a rien d’un cinéaste français et le plus ses films, ou ceux qu’il produit (de toutes façons c’est toujours la même poutine) sortent, le plus ils perdent leur éventuelle touche locale. Bien sûr, Le dernier combat en noir et blanc et sa célèbre pluie de poissons avait des vertus presque ‘nouvelle vague’ d’anticipation, mais très vite le barbu s’est porté sur une version hollywoodienne, au sens le plus général et accepté du terme, d’un cinéma de divertissement exempt de toute forme de créativité et de regard sur son temps. C’est là une des raisons de son succès prévisible. Besson reçoit la bénédiction des masses de façon régulière pour son implacable adéquation avec les stimuli immédiats de populations jeunes, faciles à combler dans leur désir de satisfaction vécu par le prisme de la consommation.
Le cinéma de Besson (soyons agréable et considérons que cela en soit) fonctionne comme un pur produit marketing et ne tient compte à aucun moment des règles qui régissent ce qu’on appelait autrefois le septième art. A-t-on jamais lu un scénario digne de ce nom dans un film de Besson, a-t-on jamais été surpris par le déroulement d’un de ses récits, avons-nous jamais été bouleversé (excepté par Parillaud dans Nikita) par un de ses acteurs ? Jamais, car Besson met exactement les choses à leur place, dans le petit compartiment destiné à chaque paramètre de ce qu’il appelle du cinéma. Besson n’est pas un cinéaste, c’est un compileur, une éponge qui restitue à un public sec de rêves et d’aventures le pauvre jus qu’il aura pris la peine d’absorber dans dix autres productions.
Prenez Le cinquième élément : une louche de Taxi Driver, une pincée de Star Wars, une giclée de Metropolis, un sceau de Blade Runner, etc., pour finir par obtenir une sorte de gros téléfilm poussif et sans substance, équivalent pelliculé d’un hamburger joli en photo mais peu nourrissant et d’une extrême fadeur. Bien sûr, les gogos se ruent sur le spectacle comme dans les fast-food avant de constater pour certains d’entre eux que tout cela remplit à peine la fonction première. En l’occurrence, ici, divertir. Qu’y –a-t-il dans ce film ? Rien, un ennui indescriptible, des effets spéciaux tous vus et revus, des acteurs en roue libre aussi passionnés par le projet que par un tournage de pub pour un nouveau produit vaisselle et l’insondable inanité d’une… osons le mot , histoire.
Le grand bleu considéré avec papelardise par de nombreux médias comme un film générationnel n’est rien d’autre qu’un produit supplémentaire d’une génération new age entièrement fabriquée par les commerçants occupés à vendre voyages, musiques d’ambiance, parfums, bougies, matériels de plongée, etc. C’est le film idéal à projeter dans les magasins de gadgets naturalistes ou de senteurs industrielles haut de gamme (je me donne du mal pour ne pas faire de pub !) pour ceux dont le cocooning est la règle de vie. Danse avec les loups avait le mérite de revenir sur le plus grand génocide de l’histoire récente, Besson lui se fait «Nage avec les dauphins» avec une passion identique à celle suscitée par la vision d’un interlude de l’ORTF. Ça remplit les salles et les blaireaux y vont même plusieurs fois, trop contents de patauger dans une vision ‘club med’ d’un monde en apnée dont sont exclus ceux qui ne peuvent en apprécier les suaves saveurs.
Nikita, malgré un bon début pompé à Walter Hill (on ne va quand même pas citer Peckimpah en parlant de Besson !) s’enlise dans la mièvrerie au bout d’un quart d’heure (ce qui est le cas dès la première minute du grotesque Leon) et rate de fait l’option de devenir «le grand thriller français» qu’il aurait pu être. Avec Jeanne d’Arc, Besson se lance dans la reconstitution historique fantaisiste et atteint le Mont-Blanc du ridicule. La pauvre Milla Jovovich, ni anglaise ni française, ne semble pas bien comprendre ce que son amant de réalisateur veut lui faire jouer et elle se comporte comme si elle paradait pour un clip sur MTV. Quant à Dustin Hoffman, John Malkovich et Faye Dunaway, Besson doit être très content de les avoir mis dans le film et ils cachetonnent sans le moindre fluide magique qui pourrait sauver ce bourbier. N’est pas Chéreau qui veut…
Voilà pour Besson cinéaste (j’ai zappé Atlantis et Subway pour lesquels je n’ai pas de mots) et en version producteur, ça donne Taxi 1,2,3, etc, Wasabi, The Dancer et autres vilenies avec l’exception de Nil By Mouth, le film de Gary Oldman rencontré sur Leon.
Aujourd’hui, le petit rond se la joue star avec lunettes noires et coupe de douilles toujours décolorée et s’affiche sur son site internet avec l’assurance d’une figure glamour. Site internet truffé de fautes de français. Besson et ses sbires manient la langue avec autant de style que la caméra et les acteurs. Le réalisateur qui a jusqu’à présent suscité de nombreuses polémiques concernant la validité de son cinéma (tous les critiques ne sont pas aveugles ou achetés) s’en est toujours sorti par la pirouette du succès. Autrement dit : si ça marche, autant de spectateurs ne peuvent se tromper, on ne force pas les gens, c’est du cinéma de divertissement, etc, etc. La gamme d’arguments spécieux habituels qui justifient aussi le succès de la real TV, de chanteurs niais, des hommes politiques voyous, etc. Nous allons redire ici que le cinéma de Besson a du succès parce qu’il flatte les instincts du public dans le sens de la norme et qu’il est véhiculé par une massive attaque de propagande qui vaut celle de son homologue ricain, Georges Lucas.
Lucas, le mec qui a tué le cinéma américain, qui l’a confiné dans un spectacle de masses infantilisées dont les recettes de merchandising sont plus importantes que les entrées salles (Besson est en retard dans ce domaine). Lucas a crétinisé le spectateur, le distributeur, le producteur américain, a légitimé le syndrome de la séquelle, en a fait une carrière, une vie, une saga sans consistance ni justification. Lucas qui, on le sait, voulait être plus grand que Coppola. Il a vendu son âme, gagné beaucoup plus de dollars que son maître, mais ne fera jamais un film qui égalera le plus mauvais de son Pygmalion. On peut tirer les leçons que l’on veut de l’histoire hollywoodienne, mais la plus belle montre que les grandes œuvres, les moments fondateurs ne sont pas les immenses succès commerciaux (à de rares accidents près), mais les films à contre-courant, à la marge, ceux où le réalisateur, le scénariste, le producteur acceptent de prendre des risques (pas uniquement financiers) pour extirper d’un amas de pellicule des tripes et du sang, des larmes et de l’âme.
Besson a sans doute fait les mêmes choix avec la différence de sa libdo qui le pousse aux mêmes tendances que ses prédécesseurs américains. Besson fait du cinéma pour être riche, mais aussi pour tirer de belles gonzesses qu’il fait jouer dans ses films. Quand on a un physique ingrat mais du pognon et des rôles à distribuer, on constate que la recette reste toujours valable.
Comme l’année commence, qu’un vrai héros vient de disparaître (Joe Strummer), qu’un héros de cinéma s’est planté comme à la parade (Scorcese), que la succession crétine de Besson est officielle (Le pacte des sous), ce petit billet n’a d’autre fonction de rappeler au réalisateur du crépusculaire et prometteur Dernier combat qu’il est encore jeune, que la rédemption est possible, qu’il y a un sens à la vie et au cinéma autre que celui qui mène à la banque. Et que la musique sera. Malgré Serra.
Hervé Deplasse


Et une page avec des liens intéressants :

http://www.banditscompany.com/Besson.html
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Nono-Binks
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Message par Nono-Binks »

Je le trouve clairement trop agressif pour rester crédible en fait...

Ce qu'il dit n'est pas faux, mais la forme se retourne contre lui...
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Martin K
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Message par Martin K »

Ouais. Question: c'est quoi cette revue Brazil ?

Je ne suis pas un grand fan de Besson, j'ai beaucoup aimé Léon, pas mal aussi Nikita, me suis amusé (une fois ou deux) devant le Cinquième Element et... endormi devant le Grand Bleu. Pour situer un peu.

Franchement, ce genre d'articles tourne à vide. Le mec qui a écrit ça tourne à vide, lui aussi. Reprocher à Besson ses fautes de français... pfff ! Génial ! Le gars en fait aussi, entre parenthèses.

Comment être un critique cinéma crédible quand on écrit Georges Lucas ?

Franchement, entièrement d'accord avec Nono. C'est condescendant au possible, le gars doit s'branler le cerveau parce qu'il connaît quelques cinéastes meilleurs que Besson et Lucas. La belle affaire: ça fait pas de lui un critique valable.

Cela étant dit, j'aimerai savoir ce que Besson reprochait à cet article, au point de poursuivre son auteur devant la justice. Bon, il est accusé de corrompre la critique. Mais, cela mis à par, je ne le trouve pas diffamatoire, mais surtout insultant (ex: le passage sur les "gonzesses", tellement facile !).
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Message par Zorg »

Martin K a écrit :Cela étant dit, j'aimerai savoir ce que Besson reprochait à cet article, au point de poursuivre son auteur devant la justice. Bon, il est accusé de corrompre la critique. Mais, cela mis à par, je ne le trouve pas diffamatoire, mais surtout insultant (ex: le passage sur les "gonzesses", tellement facile !).
Ben justement, Besson a du le trouver diffamatoire lui, d'où plainte, procès et défaite juridique.
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Martin K
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Message par Martin K »

Oui, j'aimerai avoir des infos précises, donc.
Est-ce que ça veut dire que la justice a reconnu fondée l'information selon laquelle Besson corromprait la critique ?
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snake_7
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Message par snake_7 »

Je trouve l' article un assez arrogant, maintenant de la a faire un procès ...
D' un autre coté, c' est aussi pour ca que Brazil est sympa, ce coté "j' tape dans la merde mm si ca éclabousse", ou "je dis ce que je pense", c'est la grande qualité du mag.
La, il ont peut etre taper un peu trop fort et pas toujours au bon endroit (les gonzesses) mais tout n' est pas faux et personne ne le dis :wink:
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dino VELVET
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Message par dino VELVET »

snake_7 a écrit :Je trouve l' article un assez arrogant, maintenant de la a faire un procès ...
D' un autre coté, c' est aussi pour ca que Brazil est sympa, ce coté "j' tape dans la merde mm si ca éclabousse", ou "je dis ce que je pense", c'est la grande qualité du mag.
La, il ont peut etre taper un peu trop fort et pas toujours au bon endroit (les gonzesses) mais tout n' est pas faux et personne ne le dis :wink:
J'abonde en ce sens :wink:
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Message par snake_7 »

L' actrice féminine pourrait etre Kate Nauta d' après Actuaciné :wink:

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Message par Zorg »

snake_7 a écrit :Image
Oui alors sauf erreur de ma part, c'est Rebecca Romjin-ex-Stamos, alias Mystique dans les X-Men, et qui là ressemble pas mal à son personnage de Femme Fatale, de DePalma.
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Tomtom
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Message par Tomtom »

Angel - A

BA disponible sur le site internet officiel du film

Merci d'être revenu Besson mais là le film sent le bide à plein nez
En tout cas, j'irai pas le voir !! Aussi Quel bonne acteur ce Debbouze !! il est meilleur dans les sketchs avec Gad :)
Modifié en dernier par Tomtom le 09.12.2005 - 21:36, modifié 1 fois.
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Message par Wesley_Windam_Price »

je viens de voir la bande annonce et je vous trouve un peu dur...

il ne m'a pas l'air trop nul je sais pas encore si j'irais le voir mais çà peut etre une surprise (bonne)
on m'a tranché la gorge et tous mes amis m'ont abandonné
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right hand of doom
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Message par right hand of doom »

Zorg a écrit :
snake_7 a écrit :Image
Oui alors sauf erreur de ma part, c'est Rebecca Romjin-ex-Stamos, alias Mystique dans les X-Men, et qui là ressemble pas mal à son personnage de Femme Fatale, de DePalma.
Tu as bu Zorg c'est pas Rebecca sur la photo. :D
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Message par Zorg »

J'ai bien dit "sauf erreur de ma part", j'etais pas totalement sûr.

Mais la ressemblance est quand meme troublante. :eek:

Ceci dit, pour les ceusses que ca intéresse, la blondasse que l'on va voir dans Angel-A, c'est Rie Rasmussen, sur laquelle une bonne partie de la gent masculine a pu baver dans Femme Fatale de DePalma. C'était la bombasse qui se tape Rebbeca Romjin dans les chiottes du palais des festival lors de la fabuleuse scene d'ouverture du film qui se déroule pdt le festival de Cannes.

J'avais donc pas totalement tort :mrgreen:

Personnellement, je la prefere en brune (à gauche sur la tofo) :love:

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blame
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Message par blame »

Une belle affiche...































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Message par Martin K »

:? :? :?

:wink:
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