mais pas à ce point la!
j'y vAis ce soir

Modérateur : dino VELVET
Ah, familles de France ...Saw 3 interdit aux moins de 18 ans
Christophe Carrière
Le film gore de Daren Lynn Bousman a finalement été interdit aux mineurs. Les débats au sein de la commission de classification ont été âpres et, pour le moins, surprenants. LEXPRESS.fr vous révèle les détails d'un vote qui s'est joué à... une voix, celle du producteur Manuel Munz
ans un communiqué de presse, le ministre de la Culture et de la communication, Renaud Donnedieu de Vabres, confirme la proposition faite par la commission de classification des œuvres cinématographiques : Saw 3, le film gore de Daren Lynn Bousman, est interdit au moins de 18 ans. Il sortira demain, 22 novembre, dans un circuit peut-être réduit de salles. Jusqu'à présent les films interdits aux mineurs étaient ceux montrant des scènes sexuelles jugées "trop explicites" (Baise-moi, de Virginie Despentes et Coralie Trinh Ty, Polissons et galipettes, de Michel Reilhac, Ken Park, Larry Clark et 9 Songs de Michaël Winterbottom, pour les derniers).
En attendant la réaction du distributeur, Metropolitan, que le ministère n’a pas tenu au courant avant d’envoyer son communiqué à la presse, les regards se braquent sur la commission de classification dont les débats ont été âpres et, pour le moins, surprenants. LEXPRESS.fr vous en révèle les détails.
Le jour où leur est projeté Saw 3, vingt membres de la commission de classification sont présents. Le premier à prendre la parole, après le visionnage, est le producteur Norbert Saada. « De toute façon, dès qu’un film est américain et gore, il déteste », nous confie un des membres. Norbert Saada pousse à une interdiction aux moins de 18 ans, suivi par le représentant des Familles de France et dix autres personnes. Soit 12, au total, contre 8 qui sont pour une interdiction aux moins de 16 ans, assortie d’un avertissement. La commission propose donc au ministre, seul habilité à prendre une décision, l’interdiction aux moins de 18 ans. Le distributeur de Saw 3 fait appel. La commission est donc obligée de revoir le film.
Ordre moral contre liberté d'expression
La deuxième projection a lieu quelques jours plus tard. Les votants ne sont pas les mêmes, notamment celui qui représente la production: Manuel Munz, l'un des producteurs de La vérité si je mens et des Brigades du tigre. On comprend pourquoi. Favorable à une restriction aux moins de 16 ans, il demande un vote rapide car il doit se rendre à un rendez-vous urgent. Le secrétaire du CNC, responsable du scrutin, observant la règle à la lettre, refuse de prendre le bulletin de Munz avant les autres. Le producteur quitte donc la séance sans avoir voté. Au sein de la commission, les débats reprennent de plus belle. Les uns brandissent l’ordre moral, la sauvegarde des valeurs, les autres la liberté d’expression, les codes du film de genre, en l’occurrence beaucoup de sang et quelques frissons…
Le vote a lieu. Egalité des voix. Sylvie Hubac, Présidente de la Commission, pourrait tenir compte de la voix du producteur pressé. Mais, non. L’égalité est prononcée. Dans ce cas de figure, le vote de la Présidente compte double. Or, Sylvie Hubac penche pour une interdiction aux moins de 18 ans. Le sort de Saw 3 en est jeté… à une voix près, celle de Manuel Munz, producteur pressé.
« C’est stupide, enrage un pro-moins de 16, le film présente un personnage sadique, mais cela répond à la proposition de départ. Quasiment tout le monde a rigolé pendant la projection, tellement les ficelles sont grosses. Si on jugeait sur la qualité, on l’aurait interdit aux moins de 70 ans ! » Ce qui serait injuste pour les spectateurs de 71 ans et plus.