The Queen (S. Frears - 2006)
Posté : 19.10.2006 - 18:22

Vu mardi soir,
Le 31 Août 1997, Lady Diana meurt des suites d'un accident de voiture survenu sous le point de l'Alma à Paris. Si la nouvelle ébranle le monde et plus particulièrement les britaNniques, l'indifférence de la reine Elizabeth II agace et crée un malaise sans précédent entre elle et ses sujets. De l'annonce du décès de Lady Di à ses funérailles publiques le 6 Septembre 1997, Stephen Frears choisit donc de nous plonger au plus près de la reine Elizabeth II. Confrontée à un peuple qui l'accuse de tout les maux, elle doit aussi composer avec un nouveau premier ministre très populaire : Tony Blair. Le monde change autour d'elle mais elle ne voit rien ou plutôt, ne veut rien voir. De sa retraite estivale de Balmoral, sa majesté la reine Elizabeth II se montre tout d'abord intransigeante et ferme puis, poussée dans ses derniers retranchements par Tony Blair, elle consent à revenir à Londres pour rendre hommage à la "princesse du peuple" qui lui a causée et lui cause encore tant de tracas. Le portrait de Frears n'est pas cynique, juste réaliste, il aime sa reine mais critique tout de même cette monarchie vieux jeu, parfois ridicule. Mais à bien y regarder, c'est plutôt Tony Blair qui ne ressort pas forcément grandi de ce film. En effet, très attiré semble-t-il par le pouvoir, il s'éloigne peu à peu des ses idées travaillistes au grand dam de sa femme ou de ses conseillers. Et que dire du duc d'Edimbourg que Stephen Frears dépeint avec une férocité halucinante, sorte de chasseur de cerfs bourru totalement déconnecté de la realité... Mais ce qui ressort avant tout de The Queen, c'est la qualité exceptionelle de ses interprétations. Ainsi, Helen Mirren est tout bonnement bluffante dans la rôle de la reine Elizabeth et il n'ya rien de surprenant dans le fait qu'elle ait reçu le prix de la meilleure interprétation féminine lors de la 63eme Mostra de Venise. Par ailleurs, Frears qui n'a pas donné de rôle spécifique à l'interprétation de Lady Diana, utilise des images d'archives qui donne au film un aspect docu-fiction des plus réussi.
Deux séquences m'ont particulièrement marqués : la troublante mais discrète reconstitution du drame du pont de l'Alma et le passage ultra réaliste où la reine Elizabeth, son mari, son fils et ses deux petits-fils se recueillent publiquement devant le palais de Buckingham. Presque un copié-coller de la vraie scène... Si je devais toutefois faire quelques critiques, je dirais que Frears choisit un peu trop ses personnages, distribuant les bons et les mauvais points en fonction de son affection envers certains. Ayant par ailleurs vu le film en VF (étonnant pour une avant-première, merci Gaumont), je ne peux que vous conseiller la version originale, histoire de vous plonger totalement dans ce portait saisissant d'Elizabeth II et de la famille royale au lendemain de la mort de Diana.