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No Country For Old Men - Frères Coen - 2008

Posté : 21.05.2007 - 17:22
par BouBout
Allociné a écrit :La cavale à travers le Texas, d'un homme ayant découvert une mallette lui ouvrant le chemin vers la richesse et... les ennuis !
Mais putain !!! Il faut qu'on m'explique.
Le film vient d'être présenté à Cannes. C'est qu'il est prêt, non ?????
Alors pourquoi il faut attendre le 6 février 2008 !!!!!
:evil:

Posté : 21.05.2007 - 17:42
par snake_7
Ben on a toujours pas vu Southland Tales alors bon ... :? :? :?

Posté : 21.05.2007 - 19:45
par peter wonkley
snake_7 a écrit :Ben on a toujours pas vu Southland Tales alors bon ... :? :? :?
tout est dit !

Posté : 22.05.2007 - 12:03
par dino VELVET
No Country for Old Men" : la truculente noirceur des frères Coen

LE MONDE | 21.05.07 | 14h25 • Mis à jour le 21.05.07 | 14h25

Après Zodiac, de David Fincher, le film des frères Joel et Ethan Cohen est la deuxième entrée américaine en compétition. Et la deuxième bonne surprise venue de ce pays. No Country for Old Men signale aussi le retour en très grande forme des frères, qui est par la même occasion un retour à l'impureté fondatrice et ravageuse de leur cinéma.

Rejoignant au sommet Blood Simple (1984) et Fargo (1996), No Country for Old Men est une oeuvre tendue sur le fil du rasoir, palpitante comme une artère tranchée, mais aussi subtilement distanciée. Un film coenien comme on les aime, à double fond et double visage, distribuant l'humour et le macabre, la farce sanglante et le pessimisme métaphysique, la puissance du film noir et les magnificences du film de route.

Cette oeuvre a lieu logiquement à la lisière d'une frontière, celle qui sépare le Texas du Mexique. Un territoire plus que balisé par le cinéma américain (du western au polar), mais comme redécouvert par les premiers plans d'une beauté plastique à couper le souffle - le désert, son aridité sauvage, ses découpes majestueuses, ses couleurs vertigineuses.

Les Coen y inscrivent le vieux et lancinant défi lancé par le Grand Ouest à la civilisation, avec toutes les questions que cet espace suppose : quid du mythe de l'innocence et de la conquête, quid du cinéma qui le remet sur le métier, quid de la grande nation dont l'identité s'est forgée sur ce mythe et sur ce cinéma ?

On s'en doute un peu, la réponse des frères Coen est d'une truculente noirceur. Elle prend la forme d'une course-poursuite tour à tour haletante, effrayante et hilarante, entre grands espaces et motels de la dernière chance, cagnard de plomb et nocturnes éclairées au néon. La partie tient de l'épure biblique et se joue à cinq éléments.

Le premier est corrupteur et indispensable : un gros tas de pognon dans une valise abandonnée en plein désert parmi des cadavres frémissants, à la suite d'un règlement de comptes entre trafiquants de drogue.

LES RÉCITS DE L'OUEST

Viennent ensuite les protagonistes. Un beau cow-boy désinvolte et désargenté (Josh Brolin) croit ne porter tort à personne en s'emparant de la valise, déclenchant en réalité l'Apocalypse. A sa suite, un tueur professionnel (Javier Bardem), sorte d'Ange exterminateur, prend autant de plaisir à éliminer ses semblables qu'à reconquérir le butin. Fusil à pompe dans une main, bouteille à air comprimé dans une autre, lent par les mouvements mais efficace, rien de vivant ne semble lui résister.

Dans son sillage, cette créature de l'enfer entraîne deux poursuivants : un autre tueur, archétype du crétin texan (Woody Harrelson), et un vieux shérif (Tommy Lee Jones), qui remâche son impuissance et compte philosophiquement les morts en préparant sa retraite.

La voix off de ce dernier, chargée de toute la mémoire des récits de l'Ouest, encadre ce film. Cette voix trahit le véritable terrain sur lequel se déploie l'esthétique des frères Coen, aussi haute en couleur soit-elle : celui de la mélancolie. Un sentiment lié à la conviction que la violence et l'injustice, aujourd'hui comme hier, demeurent les fourches caudines entre lesquelles saigne à gros bouillons l'aspiration à la liberté de la nation américaine.

Cette liberté, c'est donc le film qui, in fine, la réalise, en s'affranchissant de toute pureté esthétique ou nationale. Adapté du roman homonyme de Cormac McCarthy (traduit en 2007 sous le titre Non ce pays n'est pas pour le vieil homme, éditions de L'Olivier), No Country for Old Men tient à la fois du thriller, du western, du road movie, voire, sous l'angle de son humour désopilant et de sa frénésie de poursuite, de l'animation à la Tex Avery. Mais il se nourrit de sources plus lointaines, comme en atteste l'abracadabrante présence dans le casting de l'acteur espagnol Javier Bardem.

Ce fils très peu spirituel de la créature de Frankenstein et du Golem renvoie vers des horizons baroques, ceux du roman picaresque, du romantisme gothique ou de l'expressionnisme nordique. A cette aune, il ne serait pas interdit de voir en No Country for Old Men une variation originale sur Le Septième Sceau, d'Ingmar Bergman (1957), avec une armoire à glace latino dans le rôle de la Mort et un beau cow-boy dans celui du preux chevalier. Une plaisanterie tragique en quelque sorte, qui vaut signature pour les frère Coen.

pasque ladykillers...

Posté : 23.05.2007 - 12:05
par The DeathScythe
Selon les derniers echos, il serait bien parti pour gagner un petit quelque chose...

L'histoire semble prometteuse, j'espere etrouver les Coen de la 1ere période (en gros jusqu'a Fargo inclus...) qui est celle que je prefere largement... 8)

Posté : 22.01.2008 - 23:28
par dino VELVET
Vu en AP (VOST) ce soir.

J'y reviens en détail demain mais juste pour dire que c'est du très très lourd. Le meilleur Coen depuis bien longtemps et je pèse mes mots !

Posté : 23.01.2008 - 00:12
par Martin K
Alors là, Dino, tu mets l'eau à la bouche, et c'est rien de le dire...

:eek:

Posté : 23.01.2008 - 00:18
par peter wonkley
bordel ! le film fait l'unanimité !

j'espere qu'il passera par chez nous :?

Posté : 23.01.2008 - 00:28
par Superflo
peter wonkley a écrit :bordel ! le film fait l'unanimité !

j'espere qu'il passera par chez nous :?
il passe ici :D
cette semaine, je me fais ca et swenney todd

Posté : 23.01.2008 - 00:38
par peter wonkley
gnagnagna...............

Posté : 23.01.2008 - 00:58
par snake_7
peter wonkley a écrit :bordel ! le film fait l'unanimité !

j'espere qu'il passera par chez nous :?
C' est clair, je n' arrête pas de voir des 9/10 et autres 10/10 :eek: :eek: :eek: :eek: :eek: :eek: :eek:

Posté : 23.01.2008 - 10:30
par BouBout
Alors désolé, je vais en donner un avis "relativement" négatif...
Quoique...

Franchement c'est un bon film, c'est incontestable du point de vue, de la réalisation, des idées, des personnages de la mise en scène.
Mais je ne sais pas pourquoi, la fin déconne (après le retour du Mexique). On en reparlera plus tard quand vous aurez vu le film.

Le film est franchement meilleur que le fade Ladykiller et le plus fade encore Intolérable Cruauté.
En fait, voici la recette pour je pense bien le définir : prenez Fargo, imaginez le comme un film joyeux (!), faites en un film sombre et ajoutez y Terminator premier du nom.

Mouais, je crois que j'ai tout dit.
Ah oui, "l'immense connerie" (l'eau) que fait le héros au début du film. Je sais pas pour vous, mais pour moi ça sonne quand même faux.
Mais si il ne l'avait pas faites, y'aurait-il eu une histoire : Fort probable qu'il se serait fait tuer vite fait...

:o

Posté : 23.01.2008 - 21:04
par dino VELVET
Bon, alors le dernier film des frères Coen est tout simplement énorme :eek: :eek: :eek:

Un métrage parfaitement maîtrisé, hyper-précis, méticuleux.

Une mécanique parfaitement huilée alliée à un caractère proprement imprévisible (impossible d'anticiper la séquence suivante).

Un film (très) noir avec de grands moments d'humour à froid. Je dirai que le titre qui s'en rapproche le plus dans la filmographie des Coen brothers est sûrement Blood simple.

A partir d'un canevas super simple, pour ne pas dire un pitch usé jusqu'à la corde par quelques cent années de septième art (un mec trouve une mallette remplie d'argent et se retrouve avec un tueur chargé de la récupérer à ses trousses), les Coen parviennent à faire une oeuvre bigrement originale (c'est sans doute ça qu'on appelle le génie).

En fait, le personnage principal, c'est ce tueur à gages glacial joué par un Javier Bardem habité. Un mec nihiliste, une machine à tuer, une bête au sang froid, une sorte de boogeyman ultime qui serait crédible. Un personnage inoubliable, hyper-charismatique et, on peut le dire, bien flippant :eek:

J'ai énormément aimé la construction de ce film, presque en temps réel, dans lequel le moindre petit geste prend une importance énorme et où chaque détail peut avoir des conséquences cataclysmiques. En découlent des scènes tendues à mort (suspense, suspense) et des passages mémorables (Brolin qui se fait tirer dessus en prenant la fuite dans la voiture du premier péquin qui, malheureusement pour lui, passait par là au mauvais moment).

L'utilisation des dialogues est juste énorme aussi. C'est un film peu bavard, presque taciturne, dans lequel chaque mot est bien pesé, important. Les personnages ne parlent jamais pour rien, c'est rare. Ce faisant, les Coen redonnent toute sa force à cet outil cinématographique qu'est le dialogue.

Du très très bon, ça faisait longtemps que les Coen n'avaient pas balancé une bombasse comme ça (un de leurs meilleurs films à ce jour, y'a pas photo). Une belle leçon de cinéma :) 8) :badgerslayer:

Posté : 23.01.2008 - 21:19
par peter wonkley
il passe pas chez nous :evil:

Posté : 23.01.2008 - 21:31
par right hand of doom
Bah le z1 ne devrait pas tarder.

Merci Paramount!