ils ont stoppé ya pas longtemps pour se consacrer exclusivement au HD DVD
Paramount abandonne le Blu Ray
L’annonce a fait l’effet d’une véritable bombe dans la guerre que se livre les deux formats concurrents sur le marché de la haute définition : Paramount a décidé de laisser tomber le format Blu-ray et ne sortira désormais ses films sur le marché vidéo que sur le seul support HD-DVD. Pour rappel, Paramount était jusqu’à aujourd’hui le seul autre studio avec Warner à pratiquer une politique de « neutralité » en matière de sorties HD en proposant systématiquement ses films sur les deux formats concurrents (même si, dans le cas de Warner, certains titres restent des exclusivités HD-DVD, ces derniers proposant par ailleurs une interactivité souvent plus « poussée » qu’en Blu-ray).
Raisons & Conséquences
La décision est lourde de conséquences puisqu’elle concerne en effet non seulement l’intégralité du catalogue Paramount mais aussi de toutes ses filiales, et notamment DreamWorks, le studio fondé par Steven Spielberg, Jeffrey Katzenberg et David Geffen en 1994 et racheté par Paramount en 2005 (cf. news). Pour étayer une telle décision, Paramount avance comme premier argument des facilités et des coûts de fabrication moindres, tant au niveau du hardware (les lecteurs) que du software (les films), et par extension des tarifs plus abordables auprès des consommateurs. Le second argument avancé concerne les possibilités interactives plus poussées du support HD-DVD, notamment pour les bonus dits « online ».
Deux arguments que les ardents défenseurs du clan Blu-ray n’ont pas manqué de désamorcer illico, arguant que les prix des lecteurs Blu-ray étaient désormais peu ou proue identiques aux platines HD-DVD (les films offrant quant à eux des tarifs rigoureusement identiques sur les deux supports) tandis que l’interactivité de plusieurs titres Blu-ray (et notamment la fameuse technologie BD-J : Blu-ray Disc Java qui deviendra le standard dès l’automne prochain) a déjà fait ses preuves.
Pot-de-vin Microsoft ?
Une décision qui en a surpris plus d’un mais que certains n’hésitent pas à imputer à un (petit) coup de pouce d’un ardent défenseur du clan HD-DVD, Microsoft, qui aurait aligné plusieurs dizaines de millions de dollars pour s’assurer les bonnes grâces de Paramount (les chiffres de 50 et 100 millions de dollars à destination de Paramount et DreamWorks ont été avancés). Bien que le HD-DVD ait été initié à la base par Toshiba, il ne faut pas oublier en effet que la boite à Billou est à l’origine du fameux codec vidéo VC-1 employé sur quasiment tous les titres HD-DVD avant de finalement devenir la norme dans les deux camps aux côtés des codecs MPEG-2 et MPEG-4 AVC.
La société de Richmond mise également à fond sur le potentiel de pénétration de sa console de jeu X-Box 360 à laquelle il est en effet possible d’adjoindre un lecteur HD-DVD externe à moindre coût (199 euros). Histoire de concurrencer la PS3 de Sony aux chiffres de vente bien à la traîne de son concurrent direct (sans parler de la véritable Wii-mania internationale qui laisse le duel Sony-Microsoft à des années lumières derrière elle), Microsoft a sorti cet été une version « upgradée » de sa console baptisée « Elite » et désormais équipée d’une sortie HDMI (la première version de la X-Box 360 en était dépourvue) et d’un disque dur qui passe de 20 à 120 Go (contre 60Go pour la PS3), le tout pour un tarif de 449 euros (contre 599 euros pour la PS3) tandis que le modèle « Premium » de la X-Box 306 passe de 399 à 349 euros.
Le cas « Steven Spielberg »
Beaucoup y voient également là un acte désespéré du clan HD-DVD à l’approche des très « juteuses » fêtes de fin d’année en vue de rétablir l’équilibre d’une balance qui penche dangereusement en sa défaveur depuis début 2007. En effet, depuis plusieurs mois déjà, tout du moins sur le continent nord-américain, il se vend deux films Blu-ray pour un film HD-DVD. Une tendance confirmée dernièrement encore par les ventes record de 300 (lire notre test) qui s’élèvent à plus de 250.000 exemplaires avec un pourcentage 65-35 en faveur du Blu-ray.
À ces chiffres en faveur du « blue clan » viennent s’ajouter un petit alinéa à la déclaration officielle tonitruante de Paramount et que beaucoup n’ont pas manqué de relever : les films du roi incontesté du box-office mondial, le sieur Spielberg en personne. Lui aussi ardent défenseur du Blu-ray, le papa d’E.T. n’entend en effet pas du tout de cette oreille que ses films ne paraissent qu’en HD-DVD. C’est pourquoi ces derniers sortiront sur les deux supports à la fois (le premier long-métrage de Spielberg à paraître en HD sera Rencontres du troisième type, attendu uniquement en Blu-ray pour le 13 novembre 2007). Toutefois, Transformers (produit par Spielberg) ou encore Shrek 3 (produit par DreamWorks), n’auront pas cette chance et atterriront donc directement dans les bacs HD-DVD sans passer par le rayon Blu-ray. Mais ce dernier pourra de son côté compter sur les sorties exclusives sur le support de Spider-Man 3 et Pirates des Caraïbes 3, soit quatre des longs-métrages occupant actuellement le top 5 annuel des plus grosses recettes au box office 2007, tant américain que mondial (le cinquième film étant Harry Potter 5 attendu pour sa part sur les deux supports à la fois, Warner oblige).
Blu-ray Vs HD-DVD ou l’absurdité de la guerre
Autant dire une véritable guerre des tranchées à grand coup de dollars en perspective dans les mois à venir sur le marché de la haute définition, et ce en vue de déclarer le grand vainqueur dans la course au futur remplaçant du DVD actuel. Une guerre dont les répercussions en France ne se font pour le moment que timidement ressentir, et encore plus en ce qui concerne Paramount qui n’a édité à ce jour que quatre titres, à la fois en HD-DVD et en Blu-ray : la trilogie Mission : Impossible (lire notre test) et World Trade Center, de surcroît au prix fort (le plus élevé du marché) de 34,99 euros la bête. Lequel des deux camps l’emportera ? Wait & see… même si l’on ne dira jamais assez à quel point les prouesses techniques des deux supports sont, tant sur le papier qu’à l’image (et au son), rigoureusement identiques. Il suffit précisément pour s’en convaincre de chercher les différences entre un même titre (ceux de chez Warner au hasard) paru sur les deux supports : il n’y en a tout bonnement aucune ! Une guerre d’une absurdité la plus totale qui soit en définitive… comme toutes les guerres !
elle est ou la photo de ton ami ?
MODO = NAZI !!!
