Time code - Mike Figgis - 2001
Posté : 15.12.2005 - 17:13

Réalisé par Mike Figgis
Avec Salma Hayek, Stellan Skarsgard, Jeanne Triplehorn, Holly Hunter...
Synopsis :
L'écran est divisé en quatre parties pour quatre points de vue différents sur une ville en pleine effervescence, quatre vues exceptionnelles sur les mensonges, les hasards, les amours, les secrets et les folies de chacun. A Los Angeles, des personnages se rencontrent et tentent de créer un film.
Alex Green (Stellan Skarsgard), un producteur volage, se fait plaquer par son épouse, Emma (Saffron Burrows), et perd le contrôle de sa carrière. Rose (Salma Hayek) ambitionne d'être une grande actrice et vit avec Lauren Hathaway (Jeanne Tripplehorn), une femme jalouse, dont les humeurs changeantes vont bouleverser le destin de chacun.
Mon avis :
Plus qu'un film, Time code est avant tout une expérience cinématographique intrigante et originale... En effet, ce n'est pas un film mais quatres qui vous sont proposés simultanément sur votre écran (cf scan ci-dessous). Evidemment, les quatres plans proposés ne sont pas indépendants les uns des autres, il peut y avoir intéraction, les personnages étant amenés à se rencontrer, se croiser... Quatre équipes sont donc disséminés sur quatre lieux différents, tournant chacune en continue pendant 1h33, sans coupes bien sûr. Les acteurs ne connaissent eux, qu'une simple trame scenaristique déterminé par le réalisateur, le reste n'étant qu'improvisation et occupation de l'espace pour faire vivre le film tout au long du temps requis. Ces différents faits caractérisent très bien l'exigence et la performance physique requis par ce film, surtout quand on sait que la version proposée est la vingt-troisième tentative... Donc par simple calcul et pour comprendre l'étendue du travail réalisé, on a 23 tentatives, 1h33 de plan séquence à chaque fois, soit 35h de tournage sans coupes pour les acteurs et les cadreurs, donc près de 140 heures si l'on additionnent les quatres écrans !
Evidemment, les premières minutes du film sont assez difficiles à suivre, on ne sait pas où donner de la tête, ni sur quelle scène se concentrer. Heureusement Mike Figgis, malin qu'il est, nous oriente discrètement vers les dialogues importants, ce qui évite une cacophonie ambiante qui aurait été évidemment préjudiciable à la lecture du film. Par ailleurs, les acteurs livrent une performance tout simplement bluffante puisqu' ils avancent à tâtons et n'ont bien sûr pas de combo pour corriger leurs erreurs... Time code se situe à mi-chemin entre le theâtre et la télé-réalité, de nouvelles perspectives de narration s'ouvrent, les acteurs sont seuls face à la caméra comme ils seraient seuls sur une scène, face à leur public. Sorte de voyeurisme intelligent donc, Time code s'apprecie surtout par la performance filmique qui se dégage de cette experience.

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