Bien, j'ai enfin vu l'objet du crime ce WE, dc voici ce que j'en ai pensé.
Je m'attendais à une grosse bouse, et je dois dire que j'ai été agréablement surpris (sic). S'il fallait dessiner une hiérarchie des films de super-héros/comics faits récemment (je ne compte pas Batman ou Superman, qui sont trop ancien pour cela), je dirais qqch dans ce goût là :
- X-Men (1 et 2), dépassant d'une bonne tête le deuxième
- Spider-Man, car malgré son succès fracassant au box-office, je le trouve moins fin que X-Men,
- Hulk, qd meme de bonnes longueurs derrière le précédent
- Daredevil (loin, très loin derrière)
- La ligue des gentlement extraordinaires (au fond, tout au fond)
La réal : je l'ai trouvé excellente. Le parti pris d'Ang Lee de nous coller des split-screens, rotations de l'image, et autres transitions exotiques est tout à fait rafraichissant, et parfaitement dans le trip bande-dessinée requis par la nature même du personnage de Hulk (le moins "réel" des super-héros cités dans le "classement précédent"). Le générique est formaté comme celui d'X-Men : le logo Marvel, suivi d'un résumé de la back-story, mais relativement agréable...
Les zacteurs : bon, il faut reconnaitre qu'Eric Bana est à côté de la plaque. Bien que n'étant pas fan (et encore moins spécialiste du comic book), je m'imaginais tout à fait le personnage de Bruce Banner comme étant un type mal dans sa peau, limite asocial, incapable d'exprimer ses sentiments de façon "détendue", et c'est ce qui nous est dépeint dans le film, mais j'ai trouvé la presdation d'Eric Bana est trop synthétique pour vraiment emporter l'adhésion. Je ferais l'impasse sur Jennifer Connelly et Sam Elliott, parce qu'il n'y a pas grand chose à en dire, mais par contre Nick Nolte est toujours aussi doué pour jouer les épaves (qui a dit que ce n'était pas un role de composition ?

), et j'avoue que j'ai trouvé la confrontation finale (avant transformation) entre le père et le fils tout à fait sympahtique. Un moment de dramaturgie antique en plein film de comics, ca n'est pas si courant tout de même.
Le monstre vert : beeen C'est 50/50... D'un côté, il faut arrêter de faire son spectateur hautain et blasé, et reconnaître que la performance technique derrière la créature est assez impressionnante. Intégration parfaite, effets réalistes dans tous les coins, c'est époustouflant de maîtrise technique. A l'opposé, elle est victime de sa propre excellence car
justement poussant trop le réalisme de la créature. Je sais bien que Hulk est un gros patapouf bardé de muscles ultra-puissants, et qu'il faut bien la faire ressembler un poil son visage a celui de Bruce Banner, mais le design du monstre est raté. Y'a trop de muscles par-ci, trop d'effets par là.
Le fait qu'ILM ait justement fait des progrès en ce qui concerne les effets de poussières et de particules diverses décridibilise paradoxalement le personnage synthétique. Je peux me tromper, mais je pense que le spectateur est tout juste habitué à voir des personnages en images de synthèse et à contrario n'est pas encore habitué à voir celui-ci interagir de façon si réaliste avec son environnement. L'exemple le plus criant selon moi est les traces de poussière/graisse/huile qu'Hulk ramasse en ressortant de terre à San Francisco. C'est, je pense, encore trop tôt pour etre aussi réaliste. Et résultat, on trouve qu'ils en font trop à vouloir nous en coller plein les mirettes.
Autre problème : les expression faciale de Hulk. Je dirais presk que là par contre, ils se sont ratés chez ILM, car quand on voit ce qui a été fait par Weta avec Gollum (motion-capturé via Andy Serkis) dans le SDA, je me dis qu'ils ont raté le coche avec Hulk. Le personnage était au moins aussi "subtil" de côté là, et franchement, voir le mastodonte vert à la limite de larmoyer, tout en étant totalement indispensable à la psychologie du personnage, coince un peu (voire beaucoup en fait).
Les bastons : been ca démolit dans tous les sens, ca explose tout et n'improte quoi, bref Hulk fait ce qu'on attend de lui, et je ne vois pas grand chose à reprocher de ce côté là. Ca peut paraitre ridicule, mais la surenchère militaire est dans le ton du personnage : ils sont complètement désarmés face à lui et par conséquent, ils tentent tout, jusquà la bombe atomique. Ca ne sert pas à grand chose de s'étendre sur son aptitude au lancer de char d'assaut, mais je dirais qd meme que j'ai trouvé l'affrontement entre Hulk et les hélicos (enfin si on peut encore appeler ca des hélicos vu la maniabilité des engins, qu'ils soient réels ou non) vraiment formidable visuellement parlant.
L'histoire : autre point délicat s'il en est...
Je pense que c'était inhérent au personnage de Hulk, mais vu qu'il fait plutot partie de la catégorie des Super-monstres que des vrais super-héros à proprement parler, les enjeux sont différents, et en l'espèce encore plus difficiles à cerner.
Après tout, Hulk, c'est pas un jeune lycéen qui se découvre un talent animal particulier et qui décide de mettre sa bonne volonté au service de la veuve de de l'orphelin. Hulk, c'est qd meme un concentré de rage dévastatrice, de colère enfouie depuis des années qui explose a la face du monde de facon pour le moins spectaculaire. Il n'y a pas de Big Bad. Pas de Joker, de Green Goblin, Mr Freeze ou de Magneto à combattre. C'est la créature, le héros, qu'on combat justement. Il est en meme temps bon et méchant. Ca parait con à dire, mais c'est comme ca. Une revisitation survitaminée de Dr Jekyll et Mr Hyde, quoi.
Autre écueuil, le film raconte en fait la génèse de Hulk durant presque l'intégralité du métrage. Si dans Spider-Man, le héros finissait assez rapidement par atteindre son régime de croisière de super-héros, ca n'est pas le cas dans Hulk.
J'ai aussi personnellement bien aimé l'opposition entre Banner et son père, mais cela tient certainement au fait, que le comics m'est inconnu.
Il en ressort une histoire bancale, dont on ne comprend pas forcément les enjeux, au rythme en dents de scie qui peuvent finir par lasser le spectateur, et dont le final est pour le moins troublant (pour ne pas dire ridicule, mais ca serait un poil excessif selon moi, meme si Eric Bana porte la fausse barbe aussi bien que Jack Bristow dans Alias)
Donc une bonne surprise, et même si tout n'est pas parfait, j'ai trouvé l'ensemble pourvu d'une certaine cohérence qui prouve bien la vision d'auteur qu'Ang Lee a imposée au film. Il s'est approprié le sujet et en a vraiment fait ce qu'il en voulait, et ca, c'est agréable. Beaucoup plus que DaubeDevil où on avait là un vrai salmigondis de mauvais moments filmiques sans personnalité aucune.
6/10