Ainsi, je n'en attendais rien, j'étais même assez échaudé par d'autres "oeuvres" du même Arcady, ce dernier ôtant rarement ses moufles pour filmer.
Effectivement sur fond d'Histoire chargée et de devoir de mémoire bien senti, nous avons droit à une énième histoire de vengeance comme les affectionne notre cinéaste préféré.
Le film étale donc les bons gros clichés dans tous les sens, notemment au début, avec un magnifique florilèges des pires insultes antisémites (pour mieux les dénoncer, tout le monde aura compris), bref de l'arcadisme pur jus, on moins on est pas dépaysé.
Il n'en reste pas moins une histoire forte, vraiment interessante avec un twist des plus surprenants:
SPOIL
END SPOILN'empêche qu'il aura fallu que je pouffe de rire de voir le rabin nazi perdre son accent yiddish au profit d'un accent germanique, tant j'avais en tête toutes ces caricatures de nazis fait que nous auront gratifiés bon nombre de nos comiques, alors que la scène ne si prêtait absolument pas.
Bref, il n'a pas son pareil pour nous dérider à son insu le père Alexandre.
Et oui, ce film est tiré d'une histoire vraie, et oui il y a eu des espions nazis qui infiltraient les milieux juifs, l'on ose imaginé leur état mental au sortir de ce type d'expérience. Mais rien d'étonnant dans un régime fasciste poussé par son délire antisémite.
Les acteurs sont remarquables de justesse (même dans l'exagération), avec un Bruel convaincant, en tout cas aussi convaincant que dans L'Union Sacré pour situer (il joue d'ailleurs aussi un flic pour ne pas changer).
Ce film vaut aussi pour l'occasion rare de le voir jouer dans la langue de Shakespeare, mais aussi dans celle de Goethe (entre autres répliques en hébreu prononcés par les membres du Mossad, crédibilité oblige).
Et comme tout bon polar d'Arcady qui se respecte, la fin part bien en couille, avec la loi du talion en guise de morale finale, là aussi on ne change pas une recette qui aura fonctionnée dans Le Grand Pardon et L'Union Sacré.
Au final, un bon petit film que voilà, imparfait, mais comme toujours avec ce réalisateur, marquer du sceau de la sincérité, naïve certes, mais sincérité quand même.