J'ai enfin un peu de temps pour venir causer de ce Kingdom of Heaven, plus de 5 jours apres sa vision.
Bon eh bien comme mes petits camarades, je trouve le film décevant à certains égards, mais pas pour d'autres.
On va commencer par ce qui est cool : le visuel. De ce coté là, Tonton Ridley a encore fait fort. C tres joli à voir, C, C riche, détaillé (a-t-on jamais vu des chevaliers graisser leur cotte de mailles avant ?), tres bien filmé, bref C du lourd. Ensuite, contrairement à d'autres, j'ai trouvé l'ensemble du casting parfaitement au poil. D'Orlando à Liam Neeson en passant par Jeremy Irons et compagnie, ca fleure bon le barbare en armures. Bon, certes, Balian n'est pas William Wallace qui s'égosille sur la table de torture, mais il n'est pas aussi mauvais que certains le laissent entendre. On parle de la transparence du personnage, mais il n'est pas le seul dans ce cas là. Eva Green récupère la palme haut la main, suivie de près par Liam Neeson et Jeremy Irons.
Et c'est bien là le problème du film : les coupes. Tel qu'elle nous est présentée, l'histoire tient à peu près la route, mais tout va trop vite. C'est trop simpliste, trop téléphoné. On enchaine les scenes comme un cabri les sauts et tout va bien trop vite pour etre vraiment crédible. Les ellipses se multiplient et on oublie des pans entiers d'intrigues qui feraient la part belle aux multiples personnages secondaires et à leur psychologie.
Résultat, ca verse a moitié dans la caricature et on multiplie les scenes lorgnant vers le nanar (l'adoubement de fortune pratiqué par Balian avant la bataille pour Jérusalem, l'épilogue d'une crétinerie consommée), d'autant plus que les dialogues pêchent souvent par exces de simplicité. Tout le monde ou presk s'exprime par des aphorismes d'une sagacité discutable, surtout vers la fin du film d'ailleurs.
Et il faut bien reconnaitre qu'on se mange quelques superbes deus ex-machina comme ce naufrage dont Balian est le seul rescapé avec un cheval. Consternant.
A l'instar de l'Alexandre d'Oliver Stone, voilà un film qui a été victime de sa propre ambition, et pour laquelle une director's cut comblera à n'en pas douter nombre de lacunes, mais sans pour autant masquer entierement les faiblesses.
Ceci dit, je n'ai pas trouvé le temps long. Malgré tout, je ne me suis pas ennuyé a la vision du film. Bon faut dire que je sortais avec mon sparring-partner d'un Bollywood de 3 heures, donc ca aide à relativiser, mais quand meme.
Avant de finir, un mot sur l'épilogue au cours duquel j'ai manqué de m'étouffer de rire. SPOILER : le petit échange entre Balian et son visiteur m'a arraché des spasmes incontrolables. Morceaux choisis :
- salut, je cherche Balian le valeureux croisé.
- y'a pas de Balian ici...
- ah non ?
- je suis le maréchal-ferrant.
- et moi je suis le roi d'Angleterre.
- je suis le maréchal-ferrant.
- c'est ca. Bon, ben au revoir, j'ai une croisade à mener.
Consternant.