Jeudi, 13 avril 2006 à 00h35
Un sens inouï de l'atmosphère, une fureur fantaisiste et érotique hantent ce premier volet de la tétralogie des chevaliers vampires, réalisée par l'un des grands artisans du cinéma fantastique espagnol.
(Espagne, Portugal, 1971, 86mn)
ARD
Réalisateur: Amando de Ossorio
Auteur: Amando de Ossorio
Image: Pablo Ripoll
Musique: Antón García Abril
Montage: José Antonio Rojo
Production: Interfilme, Plata Films S.A.
Producteur: José Antonio Pérez Giner, Salvadore Romero
Avec: Maria Elena Arpon, Josef Thelmann, Maria Silva, César Burner , Rufino Inglés , Verónica Llimera , Simón Arriaga , Francisco Sanz, Juan Cortés , Antonio Orengo
À Lisbonne, d'anciennes amies, Virginie et Betty, se rencontrent par hasard. Roger, l'homme qui accompagne Virginie, insiste pour que Betty se joigne à eux. Dans le train, Betty le drague effrontément. Jalouse et dérangée par les souvenirs de plaisir charnel partagé jadis avec cette dernière, Virginie saute du train. Perdue en pleine campagne, elle s'approche de Berzano, un village en ruines. Elle s'y installe pour dormir. Cette nuit-là, dans le cimetière attenant, de la fumée s'échappe des tombes et des mains sortent de terre...
Beauté diabolique
À la fin des années 60, Amando de Ossorio, Jorgi Grau et Javier Aguirre définissent les lignes du cinéma fantastique espagnol. En 1970, avec La révolte des morts vivants, de Ossorio entame sa "tétralogie des templiers", un cycle dans lequel des chevaliers hérétiques reviennent à la vie. À travers un flash-back, le réalisateur raconte leur péché originel. En quête d'une résurrection post mortem, ils battent du bout de leurs épées le corps d'une vierge et font libation de son sang. Chassés puis pendus, ils reviennent, depuis le XVe siècle, hanter le village de Berzano. Influencé par la peinture surréaliste et par l'oeuvre de Michelangelo Antonioni, le cinéaste espagnol livre avec ce premier volet un film d'atmosphère aux paysages inhabités, aux personnages abandonnés à eux-mêmes. Il capte les soubresauts du désir dans la banalité du quotidien. Le flash-back, aussi fantaisiste soit-il, travaille le film de l'intérieur et le charge d'une tension érotique impressionnante. Ici, pas de discours rationnel ou symbolique. Amando de Ossorio croise les images du sang et de la vie, du sexe et de la mort, et campe des tableaux d'une beauté diabolique.
C'est ce soir et mon magnétoscope est déjà programmé
