Je m'auto quote ...
Fils de David Bowie, Duncan Jones est surtout connu du cinéphile pour avoir signé
Moon (2009), une œuvre de SF fort réussie, a fortiori pour un premier long-métrage. Son talent n’étant pas passé inaperçu, le réalisateur revient deux ans plus tard à la tête d’un budget plus conséquent (près de cinq fois celui de son film précédent) :
Source code.
Avec
Source code, Duncan Jones reste dans la science-fiction mais emprunte une veine sensiblement différente, celle du techno-thriller. Retour sur l’intrigue. Pilote d’hélicoptère ayant servi en Afghanistan, Colter Stevens (Jake Gyllenhaal) prend part à une expérience scientifique menée par l’armée. Placé dans un étrange caisson, il est projeté à la fois dans le passé et dans le corps d’un autre. Renouvelable, le procédé fonctionne uniquement pour une durée de huit minutes. Ici, ce laps de temps est crucial puisqu’il précède l’explosion d’un train à destination de Chicago. Catapulté parmi les passagers, Stevens doit identifier l’auteur de cet acte, ce dernier projetant ensuite de faire détoner une bombe sale au cœur même de Chicago.
Un jour sans fin,
Déjà vu,
Code Quantum,
L’armée des douze singes,
Matrix,
Johnny got his gun, l’univers de Philip K. Dick, le mythe de Sisyphe, … S’il multiplie les influences,
Source code s’en sort toutefois plutôt bien. Une mise en scène efficace, un montage affuté et une interprétation crédible évitent la lassitude malgré la répétition et le fonctionnement en huis clos. Le rapport progression / frustration est équilibré et le film a la bonne idée d’aménager d’indispensables espaces de respiration. Chaque bond dans le passé apparaît ainsi comme un renouvellement intéressant des précédents. On regrettera seulement que le script s’aventure sur le terrain glissant des réalités parallèles (plutôt que de rester dans le « simple » voyage dans le temps) et s’emmêle les pinceaux avec des notions de physique quantique (cf. l’explication capillotractée du code source). Fort heureusement, le métrage restera toujours distrayant malgré ses invraisemblances narratives, des incohérences surtout présentes au niveau du dernier acte.
Sous des dehors radicalement différents,
Source code brasse à nouveau les thèmes de
Moon. On retrouve un homme victime de la science au nom d’une cause jugée supérieure (Stevens est le cobaye captif d’une expérience traumatique), un questionnement sur l’identité et un personnage féminin apparaissant comme la seule porte de salut. Autant de points communs presque imperceptibles au premier abord mais qui se révèlent troublants avec le recul. Une sacrée cohérence thématique d’un métrage à l’autre.
Plaisant mais pas inoubliable,
Source code est un honnête divertissement du samedi soir.
(
http://www.dvdcritiques.com/critiques/d ... x?dvd=6804)