
En 1980, Stanley Kubrick signe Shining, qui deviendra un classique du cinéma d'horreur. A la fois admiré et vilipendé, le film est considéré comme une oeuvre marquante du genre par de nombreux experts, tandis que d'autres estiment qu'il est le résultat du travail bâclé d'un cinéaste de légende se fourvoyant totalement. Entre ces deux extrêmes, on trouve cependant les théories du complot de fans acharnés du film, convaincus d'avoir décrypté les messages secrets de Shining. ROOM 237 mêle les faits et la fiction à travers les interviews des fans et des experts qui adhèrent à ce type de théories, et propose sa relecture du film grâce à un montage très personnel. ROOM 237 ne parle pas seulement de fans d'un film mythique – il évoque les intentions de départ du réalisateur, l'analyse et la critique du film.
Découvert hier soir et j’ai trouvé ça assez terrible, dans tous les sens du terme ...
Un documentaire hypnotique et intéressant

De prime abord, on peut y voir une sorte de métaphore sur l’analyse filmique.
Une démarche qui serait ici poussée à l’extrême : observation ultra-minutieuse de chaque plan (souvent photogramme par photogramme).
On évolue ensuite vers une réflexion sur les travers de la « sur-analyse » via un panorama de sous-textes ... copieusement tirés par les cheveux.
Les soi-disant symboles cryptiques, c’est comme les faux-raccords, on peut en trouver dans tous les films.
Et puis tout est dans tout

En fait, le film va progressivement dévoiler sa vraie nature, celle d’une plongée dans les obsessions de certains exégètes de Shining.
Chez plusieurs d’entre eux, ça a franchit la frontière de la pathologie (comment balancer le plus sérieusement du monde que les nuages dessinent le visage de Stanley Kubrick au début du film ?!).
D’ailleurs, il y a un moment qui fait froid dans le dos, c’est lorsque l’un des intervenants avoue que sa quête des significations cachées de Shining et sa situation actuelle (sans emploi et père d’un petit garçon) le rendent psychologiquement très proche du personnage Jack Torrance

Et puis, comme de par hasard, on retrouve parmi ces analystes des théoriciens du complot (l’un nous explique que les images de la mission Apollo 11 ont été tournées en studio par Kubrick et que Shining a été un moyen d’exorciser cette mystification

J’ai bien conscience que Shining est une œuvre obsédante, mais je ne pensais pas que le film puisse faire autant d’effet à des personnes « mentalement divergentes » (certaines d’entre elles me semblent clairement schizophrènes).
Room 237, quand folie rime avec cinéphilie.
Fascinant.