

"Marcello, pilote d'avion, Ugo, restaurateur, Michel, animateur radio et Philippe , juge, sont quatre quadragénaires liés par une solide amitié. Ils décident de se réunir dans la "bouffe", la "baise" et la mort..."
Revu avant-hier avec plaisir.
S'il a déclenché un scandale mémorable lors de sa sortie, il a perdu de son parfum sulfureux.
Parce qu'il est devenu un "classique" ? Peut-être... Parce que le cru et le grossier est devenu le lot quotidien de la télé ? Probablement... Mais aussi, et surtout selon moi, c'est la société moderne et industrialisée qui a banalisé la "Grande Bouffe" ! Je prends pour exemple le phénomène de l'obésité chez le citoyen moderne (ne parle-t-on pas dans certains cas "d'obésité morbide" ?). L'humain n'est pas le seul touché : l'entreprise, un des piliers de toute société basée sur la valeur du travail devient, à force de fusions, une entité tentaculaire et omnipotante malgré une inertie grandissante.
Bien que les queues d'attente s'allongent d'année en année devant les Restos du Coeur, une partie de la société humaine se baffre au-delà de la raison et se débrouille pour que celà devienne normal.
Si le film, par-delà l'image de la baise et de la bouffe, dénonce surtout le désenchantement et l'ennui, moteurs des personnages les conduisant au suicide; n'était-il aussi le reflet prémonitoire de notre société consommant à outrance pour les mêmes raisons ?